Savant fou – Fiche métier

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Savant fou

Savant fou

« Hahaha ! Ils verront tous que j'ai raison ! » L'homme blanc âgé, mal peigné, portant blouse blanche et manipulant des substances dangereuses est un des stéréotypes du savant fou

 

« Hahaha ! Ils verront tous que j’ai raison ! »
L’homme blanc âgé, mal peigné, portant blouse blanche et manipulant des substances dangereuses est un des stéréotypes du savant fou

Le savant fou est un archétype du savant qui est souvent un cliché ou un lieu commun des œuvres de fiction populaires. Il peut être méchant et dangereux ou au contraire distrait et inoffensif.

Qu’il soit fou, excentrique, génial ou simplement empoté, le savant fou travaille généralement à la mise au point de technologies fictives et novatrices. Il est fréquent qu’il manque de sens commun et joue à être Dieu sans en mesurer les conséquences, crée des armes terrifiantes par pur défi scientifique, etc.

La récente profusion de culture geek a légèrement décalé la représentations de savant fou vers la satire et l’humour, plutôt que dans la seule critique. Quelquefois, il est même le héros.

 

Caractéristiques

Les savants fous ont habituellement un comportement obsessionnel et utilisent des méthodes très dangereuses et anticonformistes. Ils peuvent être motivés par la vengeance, essayant de punir un affront réel ou imaginé, parfois lié à leur travail.

Leur laboratoire est rempli de bobines de Tesla, de machines électrostatiques de Van der Graaf, d’échelles de Jacob (deux hautes électrodes où des étincelles montent), de machines à mouvement perpétuel et autres instruments scientifiques très impressionnants ou encore des éprouvettes et des installations de distillation contenant des liquides aux couleurs vives desquels émanent des vapeurs inquiétantes.

D’autres traits de caractère :

  • Poursuite de la Science sans se préoccuper des conséquences destructrices ou éthiques (en violant le code de Nuremberg, par exemple)
  • Être son propre cobaye ;
  • Jouer à être Dieu, bafouer la Nature ;
  • Incapacité de maintenir des relations normales, vivant souvent comme un ermite ;
  • Aspect négligé, débraillé, cheveux en broussailles, peut avoir des tares physiques, a tendance à négliger les questions triviales liées au quotidien.
  • Dans les films (ou dessins animés) : parle avec un accent allemand ou d’Europe de l’Est; (Ceci est dû en grande partie à l’immigration massive aux États-Unis de scientifiques européens en deux vagues : avant la Seconde Guerre mondiale, qui se sauvaient du nazisme, et l’autre après la guerre qui fuyaient l’URSS ou étaient d’anciens employés des nazis – voir Opération Paperclip.)
  • S’ils sont des vilains, ils ont un rire maniaque, surtout lorsque leurs expériences atteignent leur apogée ;
  • Habituellement, ils ont le titre de docteur ou de professeur.
  • Il leur arrive souvent d’être accompagné d’un assistant, comme le Fidèle Igor.
  • Le savant fou est souvent compétent dans de nombreuses sciences et techniques à la fois, il est à la fois un Albert Einstein aux idées révolutionnaires et un Géo Trouvetout bricoleur capable de mettre ses théories en pratique.

It is notable that most of these traits are little more than exaggerations of typical stereotypes of normal scientist behavior: Scientists are often obsessive about their work, take a dim view of societal considerations that interfere with it, are perpetually adopting a « disinterested » worldview for the purposes of objectivity, etc. It is also perhaps interesting to note that the general public encounters working scientists largely while taking college classes from them. In this stratified environment, it is easy for professors to give an impression of being egotistical, obsessed with their research, or unconcerned.

There is no firm dividing line between sane scientists and mad scientists, and the ones mentioned in the rest of this article cover the entire spectrum.

For a contrasting view of scientific exploration, see the List of heroic fictional scientists.

 

Histoire

Le savant fou, illustration.Un front proéminent, des yeux lugubres, des lunettes, une pilosité en pagaille et un teint malsain réfèrent plutôt à un expérimentateur sur des cobayes humains

 

Le savant fou, illustration.
Un front proéminent, des yeux lugubres, des lunettes, une pilosité en pagaille et un teint malsain réfèrent plutôt à un expérimentateur sur des cobayes humains

Le savant fou apparaît déjà dans la littérature du XVIIIe siècle, par exemple dans Les Voyages de Gulliver de Swift, où les savants de l’île volante de Laputa ont perdu pied avec la réalité, au propre comme au figuré.

Au tout début du XIXe siècle, les sciences et les techniques, notamment militaires, font un bond. La science est vue soit comme salvatrice soit comme destructrice pour la société entière. Elle réglera tous les problèmes grâce au progrès ou bien elle causera sa perte. Les scientifiques sont alors représentés comme vertueux ou maléfiques, sérieux ou fous. Une constante se dessine entre ces extrêmes : le génie.

Au début du XIXe siècle vient le docteur Frankenstein, inventé par Mary Shelley, qui au nom de la science et par manque de précautions crée un monstre. Puis c’est le docteur Moreau de H. G. Wells qui n’hésite pas à jouer avec la nature qu’il modifie de manière terrible grâce à son habileté de chirurgien. Mentionnons encore le capitaine Nemo de Jules Verne qui est un des personnages de savant excentrique les plus intéressants et les plus complexes : la science est son refuge, Nemo hait l’humanité dont il méprise les tares morales.

En 1927, le film Metropolis de Fritz Lang présente le prototype du savant fou au cinéma : Rotwang, le génie du mal qui crée les machines qui donnent vie à la ville qui donne le titre du film. Le laboratoire de Rotwang a influencé bien des décors de films : des arcs électriques, des appareils en ébullition et des tableaux de cadrans et contrôles. Joué par l’acteur Rudolf Klein-Rogge, Rotwang vit des conflits intérieurs : il est maître de pouvoirs scientifiques presque mythiques, mais il est esclave de ses désirs de pouvoir et de vengeance. Son aspect physique aussi a eu une influence : les cheveux en broussaille, les yeux écarquillés et ses vêtements à l’allure presque fasciste. Même son bras droit mécanique est devenu un exemple de science détournée, par exemple dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick.

Au début du XXe siècle, les premiers « super-méchants » — nés avant les super-héros — ont généralement des prédispositions pour les sciences, qu’ils soient précisément scientifiques ou non : Fantômas, le Docteur Cornélius, le Docteur Mabuse, etc. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le savant fou est devenu un poncif au cinéma (Docteur Folamour), en bande dessinée (Lex Luthor, les ennemis de Spiderman, Zorglub (ennemi de Spirou) par exemple), en littérature (on ne compte pas les savants-fous qui croisent la route de James Bond).

La figure du savant fou progresse en fait avec la science : au fur et à mesure que celle-ci prouve sa puissance, les œuvres de fiction signalent ses dangers ou expriment les angoisses liées à l’accélération du progrès scientifique. Newton, Darwin, la psychiatrie, la bombe atomique, le laser, l’ordinateur, etc. Chacun de ces jalons de l’histoire scientifique appelle une réponse dans l’imaginaire collectif, et c’est le savant fou.

 

Sources d’inspiration

De nombreux scientifiques ayant existé ont servi de modèle à l’archétype du savant fou.

  • Thomas Edison, qui devient un personnage de roman dans l’Ève future de Villiers de l’Isle-Adam
  • Nikola Tesla
  • Albert Einstein
  • le Docteur Josef Mengele, qui a mené des expériences sadiques en utilisant comme cobayes les prisonniers du camp d’Auschwitz.
  • Wernher von Braun, le créateur des missiles V1 et V2, embauché ensuite par les États-Unis et qui a inspiré le Dr Strangelove.
  • John von Neumann, mathématicien d’origine hongroise, un des inventeurs de l’ordinateur et de la bombe atomique.
  • Paul Erdös, mathématicien d’origine hongroise, dont on dit qu’il n’a jamais aimé que les nombres, que l’on surnommait « le mathématicien errant » : sans domicile fixe, sans pays, il est mort dans une chambre d’hôtel.
  • Auguste Piccard, physicien suisse, inventeur du bathyscaphe, a inspiré à Hergé le personnage de Tryphon Tournesol.