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Système éducatif italien

Système éducatif italien

Le système éducatif italien est organisé centralement par le ministère de l’Instruction publique pour les cycles primaire et secondaire et par le ministère de l’Université de la Recherche pour l’enseignement supérieur. Les établissements scolaires jouissent d’une certaine autonomie organisationnelle, les enseignants sont recrutés par concours et dépendent directement du ministère.

Généralités

L’école publique est obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans. Un projet de loi en prévoyant le prolongement a été abandonné. Les vacances scolaires d’été s’étendent approximativement du 12 juin au 10 septembre et leur étalement est relativement peu régionalisé. Les vacances de Noël durent deux semaines, du 23 décembre au 7 janvier, celles de Pâques une semaine. Les écoles primaires – surtout dans les zones urbaines – offrent une scolarité à « temps plein » de 8h à 16h du lundi au vendredi, et éventuellement le samedi. Les collèges et les lycées, en revanche, assurent les cours tous les matins jusqu’à 13h du lundi au samedi. Grâce aux politiques d’autonomie scolaire certains établissements ont réorganisé les emplois du temps afin de libérer les samedis ou une semaine en février-mars en assurant plus de cours l’après-midi.

La dénomination officielle des cycles, adoptée en 2004, vise d’une part à anticiper des reformes programmées et d’autre par à éliminer des références considérées sexistes voire non conformes aux directives européennes. Néanmoins, son adoption dans le langage courant résulte particulièrement difficile en raison de la lourdeur de certaines formulation.

Crèches et écoles de l’enfance

Les crèches (asili nido) prennent en charge les enfants jusqu’à l’âge de 3-4 ans et sont généralement gérés par les communes. Les écoles de l’enfance (scuole dell’infanzia) – qui a remplacé l’école maternelle, dont le nom était considéré contraire au principe de parité entre les sexes – accueillent les enfants de 4 à 6 ans. Leur fréquentation bien que facultative et payante en fonction du revenu, est très élevée.

Enseignement primaire

D’une durée de 5 ans, la scuola primaria (anciennement scuola elementare) vise à donner aux enfants les connaissances de bases. L’apprentissage d’une seconde langue, généralement l’anglais, débute à partir de la troisième année. L’organisation prévoit généralement trois instituteurs par classe, enseignant chacun de deux à toutes les matières (souvent par domaine : littéraire ou scientifique). L’enseignement de la religion catholique est facultatif en vertu du Concordat. La durée hebdomadaire est d’environ trente heures, à moins que l’établissement ne prévoie des cours l’après-midi, auquel cas le samedi est libre.

Un petit examen (licenza elementare) se passe à la fin de la cinquième année, traditionnellement et pour la forme, n’ayant plus une réelle utilité aujourd’hui.

Enseignement secondaire du premier cycle: « scuola media »

La scuola secondaria di primo grado, héritière de la scuola media inferiore, comporte que trois ans. Introduit en 1963, ce type d’école répondait à la volonté de garantir l’égalité des chances entre écoliers issus de couches sociales différentes. En effet, la scolarité est conçue de façon à donner une base de connaissances universelle pour accéder directement au marché du travail aussi bien qu’à des formations générales, techniques et professionnelles. Bien que l’examen final, la licenza media(le brevet), reste indispensable pour l’admission aux lycées et à toute activité économique, la hausse de l’obligation scolaire à 18 ans impose une reconsidération des objectifs du collège. Désormais, la plupart des établissements ont élargi l’offre pédagogique bien au-delà des matières obligatoires. Cependant, très souvent les lycées ne sont pas en mesure de proposer une suite cohérente aux compétences acquises, notamment dans le cas du latin et de la seconde langue vivante qui comporte généralement un redémarrage complet. On compte près de 10 030 collèges d’enseignement secondaire accueillant 2,5 millions d’élèves.

La licenza media

L’examen de licenza media consiste en trois épreuves écrites et une épreuve orale. Les compétences sont évaluées par une commission composée par des professeurs internes et présidée par un commissaire externe.

Épreuves écrites

  • Épreuve d’italien : rédaction d’une composition portant sur l’actualité, la littérature ou des expériences personnelles (4h).
  • Épreuve de mathématiques : série de questions de géométrie, algèbre et arithmétique.
  • Épreuve de langue vivante : questions de grammaire et de compréhension textuelle, résumé ou rédaction.

Épreuve orale

  • Entretien pluridisciplinaire : L’étudiant est interrogé par un jury sur l’ensemble des disciplines étudiées et plus précisément sur des travaux de recherche préparés personnellement. La forme de l’entretien doit permettre de vérifier les capacités de raisonnement interdisciplinaire ainsi que dans les matières non abordées dans les examens écrits.

Évaluation

En se fondant sur les résultats dans l’ensemble des épreuves, en cas de succès le jury sanctionne le niveau de l’étudiant par l’une des mentions suivantes ottimo (très bien), distinto (bien), buono (assez bien) ou sufficiente (passable). En cas d’échec, l’étudiant doit redoubler la troisième année della scuola media. Pour ce qui concerne l’école supérieure chaque étudiant reçoit une évaluation qui va de zero à dix. Pour ne pas etre recalés les lycéens doivent avoir au moins six en toutes les matières, dépendant de son chemin d’études. Lorsqu’un élève ne réussit pas, il doit récuperer le travail qu’on a jugé insuffisant l’année suivante la mauvaise note. Pour cela il est soutenu pendant l’après-midi à l’école par son propre enseignant ou bien un autre de la meme matière où il se sent en difficulté afin qu’il comble sa « dette » ( en Italie on appelle ça « debito formativo »). Il vaut mieux expliquer que ces cours ne sont pas individualisés et n’ont que l’objectif d’aider ceux qui en ont vraiment besoin.

Enseignement secondaire du second cycle

Le terme liceo (lycée) ne s’applique qu’aux filières générales (classique, scientifique, linguistique, artistique). Dans le système public, chaque établissement est généralement spécialisé dans une seule filière.

Éducation générale

Liceo classico

Lycée classique : Très axée sur les lettres classiques (latin, grec ancien), cette filière est considérée encore aujourd’hui comme la meilleure préparation intellectuelle pour acheminer des études supérieures. L’appellation des années d’étude reflète la tradition de cette formation qui reprend l’expression ginnasio pour définir ses deux premières années, hérités de la période antécedente l’établissement du collège unique. Ainsi les classes « 1a, 2a et 3a liceo », correspondent aux « 3a, 4a et 5a liceo » des autres filières. Cette formation est délivrée généralement par les lycées « historiques » de chaque ville, dont le « Parini » et le « Berchet » à Milan, le « Mamiani », le « Tasso » et le « Visconti » à Rome ainsi que le « D’Oria » à Gênes. En 1993-1994, le ministère de l’Instruction publique a mené un projet pilote en instituant des classes européennes dans les internats.

Liceo scientifico

Lycée scientifique : Moins attachés aux traditions par rapport aux lycées classiques, les lycées scientifiques représentent désormais la filière générale la plus répandue. Tout en gardant l’enseignement obligatoire du latin jusqu’au baccalauréat, les lycées scientifiques sont axés sur les mathématiques et les sciences naturelles et proposent plusieurs spécialités (informatique, mathématique, langues vivantes, etc.). La qualité de ce type de formation est souvent mise en valeur par des évaluations nationales et européennes. Certains lycées ont désormais acquis un prestige comparable aux grands lycées classiques.

Liceo linguistico (Lycée linguistique)

Lycée linguistique : Cette filière spécialisée dans les langues vivantes jouit d’une réputation moins bonne par rapport aux filières scientifique et classique. Certains établissements privés ont cherché de valoriser ce type de formation par l’institution de classes européennes afin de se démarquer des formations traditionnelles. Il s’agit néanmoins d’un phénomène très marginal.

Liceo artistico/musicale

Lycée artistique/musical : Une filière très hétéroclite qui rassemble tous les lycées attachées à des conservatoires de musique ou des écoles de beaux-arts qui valorisent les matières propres à l’établissement.

Bien qu’aucun lycée ne prévoit une sélection à l’entrée, les lycées prestigieux imposent des critères de notation très strictes qui mènent beaucoup d’étudiants à changer d’établissement pendant les premiers mois et à des taux d’échec qui peuvent monter jusqu’à 50% dans les deux premières années.

Formation technologique et professionnelle

Les instituts techniques et professionnels n’ont pour le moment pas le droit d’utiliser l’appellation de lycée. Cependant, ces formations s’achèvent avec le passage de la maturità (baccalauréat) permettant d’accéder à tout établissement d’enseignement supérieur, éventuellement après le passage d’un test d’admission. Les formations techniques les plus répandues préparent aux métiers d’expert comptable (ragioniere), d’expert industriel (perito industriale) et géomètre-dessinateur (geometra).

L’examen final d’État (maturità)

Les études secondaires générales, technologiques et professionnelles s’achèvent par l’obtention d’un diplôme d’État, anciennement appelé maturità. Depuis 1997 l’examen se fonde sur trois épreuves écrites et une épreuve orale et prend en considération le contrôle continu. Les sujets des épreuves écrites sont choisis par le ministre de l’Instruction publique et envoyés aux lycées par l’intermédiaire des forces de police sous pli fermé.

Les épreuves

  • Première épreuve écrite (italien) : Dissertation d’ordre général ou historique, analyse d’un texte littéraire, essai ou production d’un article de journal.
  • Deuxième épreuve écrite (spécialité) : La deuxième épreuve porte sur une discipline propre à la filière. Dans les lycées classiques il s’agit d’une version de grec ou de latin, dans les lycées scientifiques d’un examen de mathématiques, dans les lycées linguistiques d’une rédaction en langue étrangère.
  • Troisième épreuve écrite (questionnaire) : La troisième épreuve porte sur différentes disciplines abordées sous forme de QCM, réponses courtes, synthèse.
  • Entretien oral : L’entretien oral peut porter sur toutes les disciplines abordées ainsi que sur la soutenance d’un mini-mémoire pluridisciplinaire rédigé par le candidat.

La notation

La notation finale est calculé en se fondant sur les coefficients suivants :

  • 20 points Contrôle continu
  • 45 points Épreuves écrites (15 points par épreuve)
  • 35 points Entretien oral
  • 05 points Bonus (octroyé par le jury pour des prestations exceptionnelles à condition d’avoir au moins 15 points en contrôle continu et 70 aux épreuves).

Les diplôme est délivré aux étudiants ayant plus de 60 points sur 100. Aucune mention ne figure sur le diplôme, rédigé en quatre langues officielles de l’Union européenne.

Universités

En Italie, l’autonomie des universités est inscrite dans la constitution depuis 1948. La gouvernance de l’université y est assurée par le conseil d’administration et par un Sénat académique[1].

Depuis l’année universitaire 2001/2002, toutes les nouvelles formations appliquent le système « LMD », connu en Italie comme « 3+2 ». Des études de 3ème cycle peuvent déboucher sur un dottorato di ricerca (doctorat). La réforme a comporté un bouleversement intégral de l’enseignement supérieur qui n’offrait qu’un seul niveau de diplôme, la laurea correspondant à une maîtrise qui donnait accès au titre de dottore. L’objectif de la réforme étant celui de réduire l’abandon universitaire par l’établissement d’un diplôme professionnalisant après trois ans d’études, le titre de dottore est désormais livré aux titulaires d’une licence.

Il existe des établissements publics d’excellence comme l’École normale supérieure de Pise, l’École supérieure Sainte-Anne de Pise ou encore l’École internationale supérieure d’études avancées à Trieste.

Divers

Il existe comme dans toute l’Europe diverses filières de formation professionnelle.

Enseignement privé

L’école publique est de loin la plus répandue en Italie. Il existe cependant des institutions privées, pas nécessairement religieuses. À l’exception de quelques établissements catholiques ou étrangers, les lycées privés jouissent généralement d’une mauvaise réputation, puisqu’ils acceptent souvent les étudiants ayant échoué dans le secteur public.

Les critiques

Certaines critiques apparaissent, mettant en avant des crédits et des investissements insuffisants, ou regrettant la difficulté à être titularisé et les dérives qu’elle peut amener. Ces critiques voient ce système comme obsolète et nécessitant d’être réformé en profondeur pour répondre aux exigences de la société l’information et de la mondialisation. Or, tous les projets de réforme au niveau primaire et secondaire n’ont pas abouti à cause d’une forte opposition des professeurs et des parents d’élèves.

Les principaux objectifs sont ceux de réformer la structure pédagogique des collèges et des lycées. En effet, la scuola media unica est le résultat d’une politique de démocratisation de l’éducation qui remonte aux années 1960 qui visait à offrir un niveau de formation exhaustif à la fois pour entrer dans le monde du travail et pour accéder aux lycées. Après les réformes qui ont prolongé de l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans, ce cycle d’études a perdu sa raison d’être. Les gouvernements de L’Olivier (1996-2001) ont proposé de fusionner les écoles primaires et les collèges afin d’avoir une formation continue de sept ans. Cependant, cette démarche implique des problèmes considérables en termes de formation et de statut des enseignants qui sont issus de filières différentes. Le deuxième point critique concerne le passage du collège au lycée : si au moment de son institution le collège unique devait éviter un clivage social après les classes élémentaires, désormais on considère que le collège devrait orienter vers les différentes filières des lycées sur la base du mérite. En effet, la séparation stricte entre filières de lycées et leur distribution asymétrique sur le territoire empêche une véritable mixité sociale dans les lycées. Or, les propositions d’assouplir les différences entre section, de créer des passerelles ou de prolonger la période de formation commune ont rencontré l’hostilité des parents et des enseignants qui craignent que ceci puisse se traduire par une détérioration de la qualité de l’enseignement.

Enfin, l’un des pièges les plus ressenti dans le système d’éducation publique italien est la complexité du système d’embauche qui doit répondre d’un côté au principe de mérite et d’équité dans les concours, d’autre côté à la nécessité de garantir un avenir à tous les professeurs précaires embauchés comme remplaçants ou en raison des dissymétries du système qui rassemble les enseignants les plus qualifiés dans les grands lycées urbains.