Les galvachers étaient des agriculteurs originaires du Morvan qui partaient “se louer” avec leurs bœufs afin de réaliser des travaux de hâlages requérant une forte puissance de traction. Il s’agissait essentiellement du [débardage] des forêts. Ce métier a pris une forte expansion au XIXe siècle pour s’éteindre après la Seconde Guerre mondiale.
Traditionnellement les galvachers quittaient leurs villages après avoir planté les pommes de terre (au printemps) et revenaient à la Saint-Martin (en automne). Ils restaient donc absents durant à peu près six mois.
L’aire géographique de l’action des galvachers est grande, puisqu’elle s’étend au nord jusqu’à la région parisienne et la Champagne.
Le bœuf est au cœur du métier de galvacher à tel point que l’on peut parler d’une “civilisation du bœuf”. À l’origine ils utilisaient la race “barrée”, maintenant éteinte, une espèce petite, rousse, avec une barre blanche sur le poitrail, puis la salers, enfin la charolaise. De l’achat de la bête lors des grandes foires comme la Saint Ladre à Autun jusqu’à son utilisation dans les forêts, c’était tout une éducation complexe qu’il fallait mettre en œuvre afin de faire obéir et travailler un animal qui pouvait peser jusqu’à une tonne.
Les techniques employées étaient variées et ont évoluées avec le temps. Elles permettaient de charger sur les charettes des grumes d’une dimension parfois extraordinaire et pesant plusieurs tonnes. Le spectacle de la lente traction des grumes au rythme chaloupé des bœufs encouragé par les galvachers au son d’un chant très particulier appelé “tiaulage” était fort impressionnant.
Par delà l’intérêt financier indéniable de cet “exil” de plusieurs mois, la galvache a permis à une part de la population morvandelle, au même titre que l’industrie des nourrices, d’entrer en contact avec d’autres territoires et d’autres mœurs.