Historiquement, l’employé renvoie d’abord à la fonction publique. Ainsi, quand Balzac écrit Les employés, il évoque d’abord les employés de la fonction publique. L’apparition de l’employé dans le secteur privé remonte au XIXe siècle où le terme supplante progressivement celui de commis.
La séparation entre l’ouvrier et l’employé pose problème. Beaucoup d’auteurs évoquent à la fin du XIXe et au début du XXe siècle la question du travail manuel. Pourtant, cette séparation apparemment évidente résiste mal à l’examen de la situation du XIXe siècle même : on trouve des garde-magasins, des contremaîtres etc., ou autres salariés effectuant un travail manuel et pourtant classés comme employés.
Fritz Croner a proposé une distinction reposant sur l’idée de la délégation : les employés exerceraient les fonctions qu’effectuaient auparavant les patrons. Plusieurs auteurs (Kocka, Gardey) manifestent leurs désaccords à partir d’études de cas en Allemagne et en France.
Delphine Gardey propose elle une troisième explication reposant sur le lieu de travail : ce qui caractériserait l’employé, c’est son lieu de travail à savoir le bureau. Cette définition a le mérite d’être plus flexible, puisqu’elle permet d’englober des personnes travaillant effectivement à des tâches manuelles et d’autres effectuant un travail plus intellectuel.