Taxidermie (Taxidermiste) – Fiche métier

Taxidermie (Taxidermiste) - Fiche métier de l'encyclopédie gratuite des métiers.

Le guide des métiers
Encyclopédie libre des métiers
Buzz métier

Accès aux métiers par thèmes :
Recherche métier :

Encyclopédie des métiers   Ajouter un métier   Ajouter une vidéo métier
Taxidermie (Taxidermiste)

Taxidermie

Léopard naturalisé.

 

Léopard naturalisé.

Tête d' ours polaire naturalisé.

 

Tête d’ ours polaire naturalisé.

La taxidermie est l’art de donner l’apparence du vivant à des animaux morts. Le métier correspondant est celui de taxidermiste.

Le terme provient du grec ancien τάξις / táxis (ordre, arrangement) et de δέρμα / dérma (la peau).

 

Technique

Le principe de la taxidermie consiste à construire une structure ou squelette (en métal ou en bois) sur laquelle on reconstitue les formes de l’animal. Cette reconstitution se faisait initialement en paille, d’où le terme d’empaillage pour désigner l’opération. On parle aussi de naturalisation. La peau de l’animal est ensuite posée par-dessus et ajustée, après avoir été tannée et protégée par des agents chimiques divers.

Pour restaurer au mieux les caractéristiques de l’animal et rendre la plus réaliste possible la reconstitution, on utilise des yeux de verre et d’autres artifices pour certains organes qui ne peuvent pas être conservés chimiquement, comme par exemple la langue.

 

Le dépouillage

Il consiste à retirer la peau de l’animal. Pour cela des incisions sont faites, sous le ventre et à l’intérieur des pattes. La peau doit être décollée avec soin de la chair, puis la moindre parcelle de chair, de graisse ou d’os restante doit être grattée. Ceci garantit que des organismes nécrophages ne s’installent et détruisent le travail une fois celui-ci terminé, voire ne contaminent d’autres réalisations à l’intérieur de la collection.

 

Le tannage

Animaux taxidermisés au Museum de Bourges

 

Animaux taxidermisés au Museum de Bourges

L’objectif du tannage est à la fois d’assouplir la peau en vue du montage, et de la protéger chimiquement, en la rendant imputrescible, contre les agressions d’agents biologiques (champignons, insectes) qui pourraient s’en nourrir.

On trempe la peau dans différents bains chimiques et d’eau pure, dont la composition est étudiée pour préserver les caractéristiques physiques de la peau et son aspect (ainsi que celui du poil ou des plumes le cas échéant).

Un graissage termine l’opération en redonnant la touche de souplesse finale à la peau traitée.

Il est nécessaire après traitement d’entretenir les poils par caresses et brossages réguliers (au moins par fréquence hebdomadaire).

 

Le mannequin

Ils permettent de reconstituer la forme générale de l’animal dans une posture donnée. Initialement de bois et de paille, leur composition a évolué vers une structure interne métallique habillée de bois et de plâtre. Enfin, les matières synthétiques (mousses ou résines), plus légères et faciles à retravailler en fonction du gabarit de l’animal traité, sont apparues sur le marché, produites en série et couvrant une large gamme d’animaux et de postures.

 

Le montage ou le moulage

La peau est enfilée sur le mannequin, éventuellement enduit d’une graisse pour faciliter le montage. En général, de petites retouches sont nécessaires soit sur la peau elle-même, soit sur les formes du mannequin, avant la couture finale. Il est aussi possible d’effectuer de derniers travaux pour parfaire l’aspect de la peau ou du pelage (ou du plumage) : séchage, brossage, peinture… et montage des yeux.

Dans certains cas, notamment pour les poissons, il est plus simple d’effectuer directement un moulage (avec des matières plastiques souples) de la peau de l’animal : ceci simplifie le travail du taxidermiste bien que la méthode soit plus onéreuse. Le moulage est également utilisé pour préparer certaines pièces comme un groin, un bec, des dents ou des pattes.

 

Histoire

Dans la préhistoire, l’homme a commencé à maîtriser les techniques de base du tannage. D’autres techniques de conservation des corps morts ont ensuite été mises au point, notamment l’embaumement par les égyptiens. Cependant, ce n’est que vers la moitiè du XVIIIe siècle que l’on a sérieusement tenté de faire de la taxidermie. Pendant près de 50 ans, les essais se sont limités à des explorations des possibilités de la technique du moment. Les principales techniques ont poursuivi leur évolution, par exemple pour ce qui est des composés chimiques utilisés pour conserver les parties organiques. Les évolutions actuelles concernent principalement l’allègement et le renforcement des structures internes.

 

Objectifs

Les taxidermies réalisées le sont principalement pour le compte de collections de musées, comme celle du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Ces pièces sont souvent destinées à préserver un patrimoine en voie de disparition, dans le but d’expositions et d’études. D’autres réalisations vont chez des particuliers, soit pour conserver la mémoire d’un animal de compagnie disparu, soit en tant que trophées.

 

Conditions de travail dans l’exercice de cette profession

Cette profession s’exerce principalement en atelier mais les expositions-ventes nécessitent des déplacements. Le rythme de travail est fortement lié à la saison de la chasse. Les traitements relatifs aux procédés de naturalisation exigent l’utilisation de produits chimiques toxiques. Afin de prévenir tout risque de contamination ou d’allergies, l’exercice de cette profession nécessite une hygiène stricte (vaccins, port de gants, masques de protection contre les émanations des produits toxiques, les poils, les plumes, les poussières). L’activité doit s’exercer dans le respect de la législation en vigueur concernant les espèces animales protégées.

 

Remarque

Un trophée de chasse s’il provient d’un animal tué en forêt est considéré par la FAO comme un Produit forestier, autre que le bois qui devrait être comptabilisé par les états pour l’évaluation de la production des forêts.