Projecteurs (spectacle)
Les projecteurs assurant l’éclairage d’un plateau de Télé Réunion.
Le projecteur est un dispositif d’éclairage pourvu d’un système optique qui concentre la lumière sur une zone déterminée, et qui est utilisé pour produire de la lumière sur les scènes de spectacle, les plateaux de télévision et de tournage des films.
Principes
Le projecteur se compose d’une lampe, d’une optique et éventuellement d’un réflecteur, l’ensemble étant protégé par une armature métallique. Leurs réglages et la façon de les utiliser sont différents selon l’effet recherché et la nature du modèle et des sources lumineuses employées : lampes tungstènes puis halogènes, enfin HMI et HDI.
Selon l’ambiance recherchée, le projecteur peut être employé de face, pour éclairer un sujet ou un décor, sur le côté (en latéral) ou en contre-jour. Il peut également projeter la lumière d’en haut, d’en bas ou à hauteur d’homme.
Parfois appelés projos ou gamelles, les projecteurs se classent en plusieurs catégories et sous-catégories.
Types de projecteurs
Projecteurs à face ouverte
Ces projecteurs diffusent un flux lumineux qui est focalisé grâce à un miroir parabolique placé derrière l’ampoule.
- Les PAR (projecteurs à réflecteur parabolique en aluminium)
Les projecteurs à réflecteur parabolique aluminé (ou PAR pour Parabolic Aluminium Reflector) sont constitués uniquement d’une ampoule halogène de 500 ou 1000 watts et d’un tube d’aluminium. Ils sont dépourvus de mécanisme d’ajustement de la focalisation et leur lampe est composée d’un filament allongé, d’un réflecteur et d’une lentille optique. Le faisceau lumineux projeté, de forme ovale, se nomme la « banane ». Ces projecteurs sont généralement utilisés en groupe de six, installés sur des barres, avec ou sans filtre de couleur.
Il existe une grande variété de lampes et de chassis PAR, qui se distinguent par leur dimension, la tension d’utilisation et la puissance (PAR 16, PAR 36, PAR 46, PAR 56, PAR 64). Selon la lampe utilisée, on obtient un éclairage différent : CP60 (lentille lisse), CP61 (lentille martelée, faisceau plus diffus), CP62 (lentille striée, faisceau encore plus diffus et plus large) et CP95 (lentille très large, faisceau en nid d’abeille). Aux Etats-Unis, les modèles de lentilles sont énumérées par le code ANSI, soit FFN (très serré), FFP (serré), FFR (Moyen) et FFS (large).
La mandarine est le nom usuel des projecteurs à face ouverte à réflecteur parabolique dont la focalisation est controlée par le déplacement de l’ampoule. Ils utilisent une lampe à tungstène de 800 watts.
La blonde est le nom utilisé pour la mandarine de 2000 watts. Elle utilise les mêmes principes optiques.
La cycliode est un projecteur à lampe tungstène ou halogène à face ouverte avec un réflecteur symétrique (qui produit un bord net), ce qui lui vaut parfois le nom de horizode, ou asymétrique (bord flou). Conçue pour éclairer des cycloramas, elle peut s’utiliser en batterie pour diffuser une lumière harmonieuse sur une grande surface, par projection ou par rétroprojection. Les seuls réglages sont la distance du projecteur, le pan et le tilt.
Projecteurs fermés
Les projecteurs fermés disposent de lentilles qui permettent de focaliser le faisceau lumineux. Ils sont plus précis mais, à puissance égale, produisent un flux lumineux moindre, une partie de leur puissance étant absorbée par les lentilles. Les projecteurs plus représentatifs de cette catégorie sont la découpe et la poursuite.
- La découpe, appelée aussi Leko
La découpe est un projecteur qui permet d’obtenir une focalisation très précise du faisceau. Il se compose d’une partie contenant la lampe (à tungstène, halogène ou HMI), le réflecteur et la fenêtre de lumière, nommée la “lanterne”, et d’un bloc optique contenant les lentilles de focalisation, en général deux lentilles convergentes. Une manette permet de déplacer les lentilles pour obtenir un éclairage plus net. Une autre manette sert à régler l’ouverture.
La fenêtre de lumière d’une découpe peut accueillir plusieurs accessoires : les couteaux, qui « découpent » la lumière, l’iris qui limite les parties externes du faisceau lumineux, et le porte-gobo qui filtre ou occulte la lumière. La découpe produit une irisation colorée sur les bords du faisceau projeté. Elle se décline en plusieurs variantes selon le nombre de lentilles, le type de miroirs etc.
- La poursuite ou Follow Spot
La poursuite est un projecteur qui reprend le principe de la découpe, mais qui est placé sur un trépied et qui est équilibré pour être manipulé en finesse de manière à pouvoir suivre les mouvements d’un artiste sur scène sans tremblement ni sursaut. Elle est équipée d’une plaque de mise au noir qui permet de protéger l’iris de la chaleur dégagée, et d’un changeur de gélatine pour remplacer le diffuseur ou pour produire une lumière de différentes couleurs. La lampe peut être basse tension (lampe halogène de 12 ou 24 volts avec transformateur) ou à décharge (HMI/HDI).
Utilisée généralement pour isoler un personnage ou un élément du décor, la découpe produit un faisceau dont la taille varie quand on ajuste la position des lentilles. Un système de volets permet de cadrer le faisceau pour obtenir une forme carrée, ce qui permet d’éclairer avec précision un pan de décor, une fenêtre ou un objet. Elle peut être controlée par un machiniste ou électroniquement.
- Les projecteurs à lentille plan convexe
Ce sont les projecteurs de théâtre par excellence. D’une puissance comprise entre 300 et 2000 watts, ils projettent une lumière uniforme. Ils sont constitués d’une lentille (fixe) et d’un chariot comprenant la lampe et le miroir de réflexion. En tournant une molette, on avance ou recule le chariot de la lentille, ce qui permet d’élargir ou de réduire le faisceau lumineux. Ils existent sous deux formes : PC clair, qui fournissent un éclairage aux contours nets, et PC antihalo (à lentille martelée) aux contours légèrement flous.
- Projecteurs à lentille de Fresnel
Les projecteurs à lentille de Fresnel peuvent atteindre jusqu’à 12 000 watts. Ils se caractérisent par un faisceau plus lumineux au centre que sur les bords, ce qui les destine surtout à des éclairages d’ambiance ou à des effets de contre-jour.
Autres types de projecteurs
Le BT est une lampe de 250 ou 500 watts alimentée en 12 volts et montée avec son transformateur dans une carcasse. La lampe possède une calotte argentée qui évite à l’ombre du filament d’être projetée sur scène et qui renvoie la lumière vers le réflecteur. La qualité d’éclairage est comparable à celle du PAR malgré une intensité moindre. Elle est surtout utilisée dans le cas de « douches ». Plusieurs BT peuvent être montées en rampe.
- Les Blinders (ou Molefays)
Ils se composent d’une, deux ou quatre lampes de 650 watts et diffusent une lumière intense sur une large zone.
- Les projecteurs automatiques
La lyre (ou Moving Light) est un projecteur asservi et généralement muni d’une lampe HMI dont chacun des paramètres est contrôlé au moyen d’une commande DMX, le protocole de transfert d’information entre une console de commande ou un ordinateur et des systèmes de pilotage de projecteurs. Les premiers assemblages de ce type ont été mis au point par la societé americaine Vari-Lite pour la tournée Abacab de Genesis en 1981 et par la compagnie Martin avec ses fameux MAC [1].
Le scan, qui dispose d’un miroir inclinable et se contrôle au moyen de commandes DMX. Une évolution de ce système a été développée par la société française Caméléon en 1979 sous le nom de téléscan. Cette gamme de projecteurs est encore utilisée pour les concerts de personnalités comme Johnny Hallyday, les Pink Floyd, les Rolling Stones, Michel Sardou, etc.
Accessoires
Il s’agit d’une série de volets motorisés (comparable à des persiennes) utilisés pour diminuer la quantité de lumière. On utilise les jalousies pour occulter plus ou moins la lumière des projecteurs à lentille de Fresnel qui ne sont peuvent pas être pilotés électriquement. Elles permettent aussi de laisser le projecteur allumé pendant toute la durée d’un spectacle de manière à éviter le bruit de l’amorçage de la lampe, et la durée de rallumage trop longue.
Sur les projecteurs pilotables, les jalousies sont contrôlées à distance autrefois de manière électrique en 0-10 volts (analogique) et désormais de manière électronique au moyen du protocole DMX 512.
Cet adaptateur se fixe sur plusieurs types de projecteurs pour placer des filtres et changer la couleur du faisceau. Certains modèles contiennent un rouleau de gélatines commandé par DMX 512, généralement appelé scroller.
Le gradateur permet de faire varier l’intensité lumineuse d’un projecteur pour éviter que la lampe s’allume brusquement et à pleine puissance. La tension électrique varie alors entre 0 et 240 volts, ce qui permet au filament de la lampe de changer d’état : plus celui-ci est exité, plus il dégage de lumière. On passe donc, en fonction de l’intensité électrique, du rouge à l’ambre puis au blanc hallogène (3400°K).
Il existe des gradateurs de 2 KW, 3 KW, 5 KW, et plus rarement des unités de 10 KW, surtout utilisés au cinéma. Les Dimmers ont normalement 1200 ou 2400 w/channels
Le gradateur peut être fixe (en armoire dans les locaux prévus à cet effet) ou mobile. Il peut être piloté électroniquement depuis la console du régisseur.
Le rangement des projecteurs
Afin de subvenir aux besoins spécifiques d’éclairage de chaque mise en scène, les salles de spectacle sont contraintes d’avoir une quantité importante de projecteurs. Le stock de projecteurs varie de 2 à une infinité d’unités en fonction de la taille des salles. Différents types de rangement sont possibles: les chariots ou le carrousel pour projecteurs. Les chariots font 2m de haut, 2m de large et 1,5m de profondeur et sont rangés en sous sol des salles. Le carrousel est une machine installée dans les coulisses et utilise toute la hauteur sous plafond. Cet appareil permet de stocker la totalité du jeux d’éclairage au même endroit et réduit considérablement le temps d’installation et désinstallation des jeux de lumières.
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