Auriculothérapie – Fiche métier

Auriculothérapie - Fiche métier de l'encyclopédie gratuite des métiers.

Le guide des métiers
Encyclopédie libre des métiers
Buzz métier

Accès aux métiers par thèmes :
Recherche métier :

Encyclopédie des métiers   Ajouter un métier   Ajouter une vidéo métier
Auriculothérapie

Auriculothérapie

L’auriculothérapie, ou acupuncture auriculaire, est une pratique de médecine non-conventionnelle se voulant diagnostique et thérapeutique mise au point dans les années 1950, par le Dr Paul Nogier, médecin généraliste lyonnais. Elle repose sur l’idée, qu’il existerait une correspondance entre l’oreille externe et les différents organes du corps (basée sur la similitude de forme entre le pavillon de l’oreille et un foeus la tête en bas)[1]. Il serait alors possible de soigner ces différents organes en piquant le pavillon de l’oreille à l’aide d’aiguilles stériles. Cette hypothèse, très controversée par la médecine moderne, n’a pas encore aujourd’hui pu démonter son modèle théorique ou son efficacité.

 

Historique

L’acupuncture auriculaire était, en Chine, très peu développée. Jusque dans les années 1960, l’acupuncture chinoise n’utilisait les points de l’oreille qu’en cas de maladies des yeux, de la gorge et de maladies accompagnées de fièvre.

C’est avec les travaux du docteur Paul Nogier (1908-1996), et notamment à la suite d’une conférence avec le médecin allemand Gerhard Bachmann en 1956, que les premiers écrits en langue chinoise sur l’auricolothérapie voient le jour[2]. Paul Nogier y exposait que la plupart des zones corporelles possédaient sur l’oreille une correspondance précise et que leur piqûre à l’aide d’une aiguille courte de 1 millimètre d’épaisseur provoquait « une vive douleur en même temps qu’une sédation ou une guérison de la maladie de l’organe correspondant ».

Depuis, l’acupuncture de l’oreille a progressé en Chine[3] et plusieurs programmes nationaux y sont en cours de développement[4]. En parallèle, Paul Nogier et ses élèves, dans plusieurs pays[5], développèrent son idée de départ. En 1990, un rapport à l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) préconise une terminologie pour standardiser les recherches ultérieures[6].

 

Les bases expérimentales

Les hypothèses de cette méthode relèvent de la somatotopie neuro-anatomique qui permettrait de construire des représentations topiques cutanées des différents organes du corps sur le pavillon de l’oreille, reconstituant grossièrement l’image d’un fœtus inversé (tête dans la zone du lobule, rachis et membres sur les branches de l’anthélix et la gouttière de l’hélix, viscères dans la conque). Selon Nogier, l’atteinte d’un organe se traduirait sur l’oreille, par l’apparition de zones douloureuses à la pression selon cette métamérisation et de perturbations de la résistance électrique de surface détectables à l’aide d’appareils spécifiques[7]. Et selon le docteur Bourdiol, il existerait de façon quasi constante[8] une action sur l’organe en cas de puncture ou stimulation de la zone auriculaire correspondante chez l’homme et l’animal.

Les mécanismes de cette action seraient sous-tendus par une convergence neuronale, réunissant, d’une part, les influx en provenance de l’organe malade, et, d’autre part, ceux qui proviennent des zones cutanées auriculaires.[réf. nécessaire]

Certaines hypothèses s’intéressent à l’apparition de perturbations thermiques localisées et spécifiques au pavillon auriculaire en réponse à des stimulations cutanées périphériques[9][10][11]. Il est envisagé un rôle thermorégulateur de ces zones auriculaires sur la thermogenèse profonde des organes[12].

D’autres hypothèses étudient les modifications réflexes inconscientes du battement de la pulsation artérielle via stimulation des points auriculaires. Paul Nogier a découvert ce signal mais c’est le Professeur Pierre Magnin qui l’a batipsé V.A.S. (Vascular Autonomic Signal). Ce signal ouvrirait une dimension diagnostique par son observation[13].

 

Controverses

 

Sur les fondements théoriques

À ce jour, le modèle théorique de l’auriculothérapie, n’a jamais été scientifiquement validé. De plus, les connaissances médicales actuelles ne soutiennent pas ses hypothèses.[14].

 

Sur l’efficacité

Seules deux études scientifiques validées ont été publiées à ce jour:

  • Selon Alimi et coll., dans le Journal of Clinical Oncology, l’efficacité de l’auriculothérapie serait supérieure à celle du pacebo dans les douleurs cancéreuses[15]. Mais la méthodologie de cette étude a été critiquée[16].
  • Selon une autre étude, publiée dans le Journal of American Medical Association, l’auriculothérapie ne soulage pas davantage la douleur chronique que le placebo[17].
  • Enfin, une méta-analyse Cochrane montre que l’auriculothérapie échappe à ce jour à faire la preuve de son efficacité dans le traitement de la dépendance à la cocaïne[18].

D’autres publications concernent l’auriculothéraie en lui étant favorable :

  • Selon la thèse de sciences du Professeur Pierre Rabischong (chaire d’anatomie) et du Dr. Claudie Terral (Unité INSERM 103) en 1972, portant sur l’histologie des points d’auriculothérapie -, elle aurait des effets significatifs.[19][20],
  • de même que le démontrent des travaux récents effectués aux USA[réf. nécessaire], publiés des revues américaines, tels que ceux de l’ICMART (USA)[21]; ou ceux de l’association américaine d’électrothérapie [22].

 

Sur l’utilisation commerciale

Sa pratique est contestée en France par un arrêt du Journal Officiel : une équipe de commerciaux non-médecins s’est vue privée de toute publicité dans la mesure où pour cette technique aucune preuve scientifique n’a été apportée[23].