Bourreau – Fiche métier

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Bourreau

Bourreau

Un bourreau est un officier chargé d’exécuter les décisions de justice, quand elles consistent en des peines corporelles, et notamment la peine de mort.

Historique

En France, sous l’Ancien Régime, chaque province, voire chaque ville, possédait son bourreau. Ainsi, les modes d’exécution et les techniques utilisées différaient d’une région à l’autre.

Les conditions de vie des « exécuteurs des hautes œuvres » (comme ils étaient parfois nommés) n’étaient guère enviables. À la fois craint et méprisé, le bourreau était souvent contraint de résider en dehors des villes, vivant en paria et exerçant fréquemment des métiers en rapport avec les cadavres et la mort (équarisseur, croque-mort, fossoyeur, etc.). Toutefois, il n’était pas rare que les seigneurs leur octroient le fruit de certaines taxes municipales, ce qui améliorait nettement leurs revenus.

Face à cet ostracisme forcé, de véritables dynasties de bourreaux purent ainsi voir le jour (comme les Sanson, les Férey, les Deibler, les Pierrepoint, les Reichhart, etc.).

Cependant, dans certains pays, comme au Royaume-Uni ou au Canada, on désignait parfois le bourreau parmi les membres d’une paroisse, même si cela n’était pas son métier d’origine. Dans certaines villes anglaises, au Moyen Âge, la charge d’exécuteur revenait même spécifiquement aux jeunes mariés.

Puis, en France, par un décret d’Adolphe Crémieux du 25 novembre 1870, on uniformisa la charge en supprimant les bourreaux de province (jusqu’ici il en existait un par ressort de cour d’appel). Il n’y eut alors plus qu’un seul « exécuteur en chef » pour tout le territoire national, assisté par cinq « aides » (2 adjoints de 1re classe et 3 adjoints 2e classe), seul le bourreau de Corse restera en fonction jusqu’en 1875. L’Algérie, alors française, gardant quant à elle, une équipe d’exécuteurs qui lui sera propre, jusqu’à l’indépendance du pays.

Très vite, son statut évolua pour devenir, selon la terminologie officielle : Exécuteur en chef des arrêts criminels. Il ne fut pas fonctionnaire, mais « agent contractuel de l’état ». Son existence était semi-légale, aucun texte ne définissait sa charge ni ses attributs, et ses talents ne firent l’objet d’aucune définition rigoureuse. Sa fonction ne paraissait pas sur les comptes de la nation, il ne percevait donc pas de salaire, mais des gages versés par le Ministère de la Justice. Selon des estimations, un « exécuteur en chef » gagnait moins qu’une secrétaire, et ses « aides », moins que des balayeurs.

Quant à la transmission de la charge, elle se faisait toujours par cooptation (en France comme à l’étranger), survivance du système dynastique en vigueur depuis des siècles dans la profession. À défaut de filiation familiale, l’administration utilisait la règle de l’ancienneté parmi les adjoints pour désigner le nouvel « exécuteur en chef ».

 

Bourreaux célèbres

 

En Allemagne

  • Johann Reichhart (1893-1972), officia en Allemagne entre 1924 et 1946, notamment sous le régime nazi. Il instrumenta à lui seul 3010 exécutions (dont 2948 guillotinages, qui à ce titre constitue un record en la matière), principalement à la prison de Plötzensee à Berlin.

 

Aux États-Unis

  • le sergent-chef John C. Woods (1903-1950), fut l’exécuteur officiel de l’armée américaine. C’est lui qui officia au Procès de Nuremberg (sur les conseils techniques de Reichhart). Il fut victime d’un accident mortel à Eniwetok (îles Marshall) alors qu’il réparait une chaise électrique.

 

En France

  • Capeluche, bourreau parisien proche des Bourguignons pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
  • Les Sanson, célèbre dynastie de bourreaux (de 1688 à 1847)
  • Charles-André Férey (de 1847 à 1849)
  • Jean-François Heidenreich (de 1849 à 1872)
  • Nicolas Roch (de 1872 à 1879)
  • Louis Deibler (de 1879 à 1899)
  • Anatole Deibler, fils du précédent (de 1899 à 1939)
  • Jules-Henri Desfourneaux (de 1939 à 1951)
  • André Obrecht (de 1951 à 1976)
  • Marcel Chevalier (de 1976 à 1981)

Voir aussi:

  • Bourreau assassin de Laval
  • Les exécuteurs en Algérie :
    • Henri Roch
    • André Berger
    • Maurice Meyssonnier
    • Fernand Meyssonnier

 

En Suisse

  • François Tabazan (de 1534 à 1624)

 

Au Royaume-Uni

  • Les Pierrepoint : dont le plus illustre représentant fut Albert (1905-1992). Il fut l’un des derniers exécuteurs officiels au Royaume-Uni (l’abolition de la peine de mort dans ce pays date de 1973). Il fut considéré comme l’exécuteur britannique le plus « prolifique » du XXe siècle : il officia dans 450 pendaisons entre 1932 et 1956, soit 433 hommes et 17 femmes.

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