Chauffeurs de pâturons – Fiche métier

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Chauffeurs de pâturons

Chauffeurs

« Les « chauffeurs » d'aujourd'hui.Comment procédaient les bandits de la Drôme. »Le Petit Journal. 15 novembre 1908.

 

« Les « chauffeurs » d’aujourd’hui.
Comment procédaient les bandits de la Drôme. »
Le Petit Journal. 15 novembre 1908.

Les Chauffeurs, ou Chauffeurs de pâturons (en argot, « brûleurs de pieds ») est un terme populaire utilisé pour désigner des bandes de criminels qui s’introduisaient la nuit chez les gens et leur brûlaient les pieds dans la cheminée ou sur les braises pour leur faire avouer où ils cachaient leurs économies. Leur anonymat leur permettait d’agir en toute impunité pendant plusieurs années.

 

Base du « métier » de chauffeur

Organisées dans un État désorganisé, ces hordes écumaient les campagnes, et chaque membre connaissait sa tâche : « faire effraction avec des coutres, escalader les murs, enfoncer les portes avec de grosses pièces de bois, lier, garrotter, assommer, couper la gorge, chauffer les pieds, voler, incendier, empoisonner, violer, partout ce sont les mêmes moyens employés par les brigands ».

 

Histoire

On commence à évoquer ces criminels pendant la Révolution française, lorsque l’État est désorganisé. Les forêts couvrant une très grande proportion du territoire protégeaient alors toutes sortes d’individus.

 

XVIIIe siècle

À l’époque, sévissent surtout les « Chauffeurs du Nord » dont les plus célèbre furent :
François-Marie Salembier (Isbergues 1764 – guillotiné à Bruges en 1798),
la bande du Capitaine Moneuse (Marly 1768 – guillotiné à Douai le 18 juin 1798) dans le Nord, le Pas-de-Calais et le Hainaut belge
ainsi que « les Chauffeurs de la Beauce » (ou « Chauffeurs d’Orgères ») etc…
Ces sinistres personnages, en général de paisibles ouvriers ou commerçants le jour, se masquent ou se maquillent le visage en noir la nuit pour aller dévaliser de pauvres gens. En cas de refus, ou même parfois pour ne pas laisser de témoins de leur passage, ces bandits assassinent leurs victimes.

Les Chauffeurs arrêtés finissent, en général, sous la guillotine.

Le 6 novembre 1798, une quinzaine de « Chauffeurs du Nord » sont guillotinés à Bruges.
Toujours en 1798 d’autres sont également guillotinés à Douai.
Le 3 octobre 1800, à Chartres, ils sont une vingtaine de la bande d’Orgères à monter sur l’échafaud.
Le 21 novembre 1803, à Mayence (aujourd’hui Allemagne), on exécute Johannes Bueckler, dit Schinderhannes, ainsi que 19 complices. Bueckler était le chef d’une bande de Chauffeurs qui terrorisaient l’Alsace et la région de Mayence depuis plusieurs années.

 

XIXe siècle

Même si, pendant le XIXe siècle, il arrive parfois que de telles bandes se créent çà et là en France, c’est à la Belle Époque qu’on voit une réelle recrudescence de cette race de malfrats.
Ainsi, une bande en Aquitaine, la « bande Bouchery », du nom de son chef, tenancier de la buvette de la gare de Langon ;
« Les Bandits d’Hazebrouck » dans le Nord et le Pas-de-Calais;
les bandits d’Abbeville les premiers bandits en auto (avant la bande à Bonnot)
ou bien les « Chauffeurs de la Drôme » font régulièrement parler d’eux dans la presse, à la rubrique des faits divers entre 1905 et 1910.

 

XXe siècle

Le 11 janvier 1909, les meneurs de la bande d’Hazebrouck, Canut Vromant, Théophile Deroo, Auguste Pollet et son frère (et grand chef) Abel Pollet, sont guillotinés devant la prison de Béthune.
Le 22 septembre 1909, à Valence, « les Chauffeurs de la Drôme », Octave David, Louis Berruyer et Urbain Liottard sont également guillotinés.

Dans les années 1920, une nouvelle bande, les « Cagoulards », voit le jour dans la région de Lille. Les chefs seront arrêtés en 1924, et le chef, Henri Olivier dit « Le Tigre », est à son tour guillotiné à Lille le 24 mars 1925.

Les dernières bandes de chauffeurs apparaîtront après la Seconde Guerre mondiale.
« Le gang des Romanis » qui sévit en Bourgogne,
ou « La bande d’Albret », en Picardie, en sont les exemples les plus typiques.
Les chefs de chacune de ces bandes seront exécutés : Nicolas Stéphan, chef des Romanis, à Chalon-sur-Saône le 14 février 1952, et Raymond Perat, chef de la « bande d’Albret », à Laon le 4 juillet 1952.