Élevage (Eleveur) – Fiche métier

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Élevage (Eleveur)

Élevage

Pâturage

 

Pâturage

L’élevage est l’ensemble des opérations qui assurent la multiplication à l’usage des humains d’animaux souvent domestiques, parfois sauvages.
On parle aussi d’élevage du vin.

 

But

Les opérations consistent à

  • gérer la reproduction des animaux adultes pour les multiplier. (voir reproduction animale) ;
  • leur fournir gite, nourriture, soins, en vue de leur utilisation et/ou de leur production.

Les produits de l’élevage sont :

  • les animaux eux-mêmes (jeunes pour l’accroissement des troupeaux, animaux de repeuplement de territoire de chasse ou de pêche, animaux de compagnie) ;
  • les produits animaux pour l’alimentation humaine (ou animale) : viande, poisson, coquillages, lait, œufs, miel ;
  • des produits non alimentaires : poils, laine, cuir, plumes, duvet, fourrure, corne, soie, etc. ;
  • des sous produits : fumier, lisier, farines animales ;
  • le travail (animaux de trait, chiens policiers, furet de chasse…).

L’élevage s’applique généralement aux espèces d’animaux domestiques, mais pas exclusivement. On élève aussi des animaux sauvages, par exemple les visons.

L’élevage fait appel à un certain nombre de sciences et de techniques :

  • sélection,
  • alimentation animale,
  • médecine vétérinaire,
  • zootechnie…
Veaux en batterie

 

Veaux en batterie

De nos jours l’élevage a aussi pour objectifs de contribuer :

  • à l’entretien des paysages,
  • à la préservation des espèces et des races menacées,
  • aux loisirs : animaux de compagnie et de concours, colombophilie..

D’après le dernier recensement de la FAO, le monde compte 17 milliards de poulets, 1,8 milliard de moutons et de chèvres, 1,4 milliard de bovins, un milliard de cochons et un milliard de canards[1]

 

Histoire

 

Origines

Les premiers hommes vivaient de cueillette et de chasse.

Le passage vers l’agriculture et l’élevage est généralement présenté comme “naturel”, ce qui est façon élégante d’éviter de répondre à la question du pourquoi et du comment. Pourtant, les deux types de pratiques sont totalement opposés, les peuples qui vivent de l’une sont assez généralement en guerre totale avec ceux préférant l’autre, et on ne connait pas les pratiques intermédiaires qui pourraient expliquer le glissement de l’une vers l’autre…

De plus, si on examine l’affaire, il faut bien reconnaitre que

  • au plan économique, la chasse est une pratique rapide et relativement facile, très rentable puisqu’elle ne requiert qu’un outil simple et un peu de temps. L’élevage est, par comparaison, un investissement énorme en temps, en soins, en risques (morsure ou coups, maladie et parasites d’un animal pas facile à contrôler ; perte du cheptel sous la dent d’un prédateur ou d’un chasseur, etc.), pour un rapport qui est finalement celui d’une simple chasse. L’élevage ne peut devenir rentable qu’avec de la chance, et après des générations d’efforts pour sélectionner les lignées animales les plus dociles et les plus adaptées à une vie commune avec les hommes, et l’accumulation d’un capital (cheptel) très important ; mais pendant tout ce temps — éventuellement des siècles–, loin d’être une affaire rentable, s’était un véritable gaspillage de ressources
  • sur le plan social, les relations que peuvent nouer les chasseurs ou les éleveurs sont très différentes. le chasseur est un individu armé et habituer à tuer, qui attire le respect, il lui est facile de défendre son territoire de chasse … ou de l’évacuer face à un adversaire plus fort. Les chasseurs peuvent, et parfois doivent, coopérer pour s’attaquer à des proies trop grosses, trop agressives, ou trop mobiles, mais c’est une coopération fluide qui peut se nouer et se dénouer sans difficulté. Le chasseur peut s’attaquer à un autre groupe sans prendre trop de risque : il n’a pas grand chose à perdre, et peut prendre l’initiative d’une agression. L’éleveur, est sur tous ces plans, dans une position pratiquement opposée, et bien moins favorable.

Dans ces conditions, la logique voudrait plutôt que l’éleveur abandonne sa pratique pour se faire chasseur, plutôt que le contraire !

Ainsi, il y a bien un mystère de l’apparition de l’élevage, dont l’explication a peut-être été trouvée chez les Aïnus avec leur rituel de l’ours : l’élevage pourrait avoir été un produit d’un rituel sacrificiel, un animal, élevé comme un membre de la famille et en son sein, servant aux sacrifice lorsqu’un rituel l’exige. La domestication donnant alors (ou non) un résultat en fonction de l’animal utilisé : loup conduisant à l’apparition du chien, bovin sauvage, ou … ours chez les Aïnus, ce qui ne mène à rien d’utile mais nous donne une piste explicative.

 

L’élevage

Le premier animal domestiqué est, semble-t-il, le loup. Le chasseur admirait légitimement le loup, dont il a souvent fait son totem et, au sens propre, un membre de sa famille. Ainsi apparu le chien, compagnon de chasse des plus efficace, pour le plus grand bénéfice du chasseur et celui, si on ose dire, du chien.

Les premières traces d’élevages d’herbivores ont été découvertes en Mésopotamie il y a plus de 8000 ans. Elles sont associées à un culte de tauromachique, avec des jeux (dangereux) dont la corrida est une lointaine descendante.

Pendant le Haut Moyen Âge en Europe, la consommation de viande était relativement importante[2]. Fernand Braudel écrivait que “Des siècles durant, au Moyen Âge, elle (L’Europe) a connu des tables surchargées de viandes et des consommations à la limite du possible”[3]. L’élevage fournissait d’autres ressources telles que le lait, le cuir, la laine et la graisse. Il permit une civilisation de l’objet au XIIIe siècle : le cuir était transformé en chaussures ; le parchemin était de la peau traitée. La laine alimentait l’industrie drapière. Les boyaux et les cornes entraient dans la fabrication d’instruments de musique.

Les paysans utilisaient la force des animaux pour les travaux agricoles : bœufs et chevaux tiraient la charrue ou la herse. Ils réalisaient les corvées de charrois (transport de vin, de blé, de bois, de paille …). Les chevaux halaient les navires sur les fleuves. Ils étaient le bien le plus précieux des chevaliers. Certains moulins utilisaient leur force de travail.

L’élevage fournissait de manière indirecte des fumures pour amender les terres.

 

Les animaux

Le cheptel médiéval était essentiellement constitué de bœufs, de moutons et de porcs. La proportion de chaque espèce dépendait des régions : dans la zone méditerranéenne, les ovicapridés l’emportaient nettement en nombre. Elle dépendait aussi de l’époque : avec les grands défrichements, la proportion des porcs tend à diminuer. La fin du Moyen Âge voit l’essor de l’élevage spéculatif.

  • Les bovidés : leur élevage nécessite des espaces herbagers (prés, prairies, pâturages). Après les moissons, ils broutent les restes des épis : c’est la vaine pâture. Ils sont aussi emmenés sur les terres laissées au repos (friche) qu’ils engraissent de leur fumure. Leur fumier est récupéré lorsqu’ils sont en stabulation pour être épandu sur l’ager. Pendant l’hiver, ils sont nourris grâce au foin. Dès le XIIe siècle en Flandre, les paysans leur donnent un complément de légumineuses.[4]
  • Les ovi-caprinés sont élevés pour leur laine, et, dans une moindre mesure pour leur viande et leur lait. Ils font l’objet d’une transhumance en montagne et leur nombre a tendance à augmenter à la fin du Moyen Âge.[5]
  • Le lapin.

 

Types d’élevage

  • L’élevage pastoral, ancestral et nomade ;
  • L’élevage agricole, associé à la culture des sols, assurant l’autosuffisance ;
  • L’élevage moderne, destiné à la commercialisation de la viande et des produits (lait, œufs …) ;
  • L’élevage industriel, axé sur la rentabilité ;
  • L’élevage bio, en réaction au précédent.