Formation de base aux premiers secours
Les formations de base aux premiers secours sont des formations courtes permettant d’assimiler la conduite à tenir dans le cas d’un événement imprévu (accident, malaise…) pouvant mettre en danger la vie d’une personne. On distingue en général trois niveaux de formation :
- sensibilisation ;
- formation initiale ;
- formation officielle
Les actions de sensibilisation
Les actions de sensibilisation sont des formations courtes, d’environ trois heures, montrant les notions de protection, d’alerte, ainsi que les gestes à pratiquer dans une situation donnée, en général l’arrêt de la respiration. Elles sont fréquemment associées à des actions de prévention (des accidents domestiques, des accidents de la route, des maladies cardiovasculaires, …).
Sensibilisation du public en France
On peut citer par exemple en France l’opération Un cœur, un souffle, une vie, dispensée gratuitement par les associations de secourisme en partenariat avec la Fédération française de cardiologie (FFC), ou bien l’Initiation aux premiers secours (IPS) de la Croix-Rouge française (CRF).
Ces formations n’ont en général aucune reconnaissance officielle : elles ne sont pas citées dans les textes de loi, elles ne donnent accès à aucune formation complémentaire ni emploi particulier.
De nombreux organismes et associations œuvrent pour diffuser des notions de premiers secours au grand public en délivrant des formations non diplômantes. Ce sont des formations courtes, en général gratuites, qui sont en général des simplifications de la formation diplomante (ancienne AFPS, maintenant PSC1). Ne donnant pas lieu à une reconnaissance officielle, cette formation est das certains cas délivrée par des personnes n’étant pas moniteurs, mais ayant toutefois une formation minimale à la pédagogie.
L’effet bénéfique de ces formations est de dédramatiser les situations d’urgence en permettant à plus de personnes d’intervenir rapidement et sans crainte, pour accomplir les gestes essentiels simples à effectuer (d’autant plus qu’ils sont effectués avec l’assistance des services de secours, que le développement des réseaux de téléphone mobile a considérablement accéléré la rapidité de l’alerte, et que le réseau national d’alerte et de secours médical est particulièrement dense en France où la collaboration des différents services est maintenant très efficace (numéro d’appel unique et gratuit, transfert automatique des informations entre les services d’urgence et de sécurité, coordination des centres d’appels et services de garde en médecine de ville ou hospitalière tous les jours de l’année et à toute heure, coordination avec la sécurité routière et exploitants d’autoroutes, nombreux centres de secours dispersés et disposant de moyens d’intervention rapide ce qui permet des interventions en moins de 15 minutes pratiquement partout, nombreux points d’appels d’urgence aménagés le long de toutes les voies rapides).
En 2000, La Société française de cardiologie, s’associant aux associations de secourisme, a lancé une campagne « Urgence cardiaque ». Les associations délivraient une formation de 3 h, décrite dans une Guide national de référence — Urgence cardiaque, publié comme tous les GNR par l’Observatoire national du secourisme, mais sans que soit publié d’arrêté l’officialisant (la formation n’étant pas diplomante).
La Croix-Rouge française (CRF) a par exemple mis en place une campagne « Des gestes qui sauvent », médiatisée par Adriana Karembeu. Une formation très courte (1 h), appelée Initiation aux premiers secours (IPS) puis Initiation à l’alerte et aux premiers secours (IAPS). Elle s’effectue par groupe allant de 6 à 8 personnes maximum, et a pour but de sensibiliser le Grand Public aux gestes de secours destinés à préserver l’intégrité physique d’une victime en attendant l’arrivée des secours. Elle reprend les quatre premiers thèmes de la formation de base officielle (AFPS à l’époque) :
- RT1 : La protection ;
- RT2 : l’alerte ;
- RT3 : la victime est inconsciente et respire ;
- RT4 : la victime est inconsciente et ne respire pas.
En 2004, la Fédération française des secouristes et formateurs policiers (FFSFP) a effectué une formation du grand public à l’utilisation de défibrillateurs automatiques à Hyères (Var), suivi par la CRF à Montbard (Côte-d’Or).
Les formations initiales
Les formations initiales sont des formations d’une dizaine d’heures qui couvrent les cas les plus fréquemment rencontrés dans les accidents domestiques, les accidents de la route et les malaises. Ce sont des formations grand public (aucune connaissance préalable n’est requise), et qui ont une reconnaissance officielle.
Au Canada
Au Canada, des organismes dispensent cinq types de cours au grand public (c’est-à-dire sans formation professionnelle initiale). Ces diplômes ont été conçus par la Croix-Rouge canadienne.
Cours de réanimation cardiorespiratoire
Il s’agit de cours centrés exclusivement sur les malaises cardiovasculaires et l’arrêt cardio-respiratoire ou Arrêt cardio-circulatoire (ACR), comprenant la réanimation cardiopulmonaire et l’utilisation d’un défibrillateur automatique externe (DAE).
Il existe trois niveaux de cours grand public :
- A (cardio-secours) : chez l’adulte et l’enfant de plus de huit ans, environ quatre heures et demie ;
- B (cardio-secours plus) : chez une victime de tout âge, environ six heures et demie ;
- D (cardio-bébé) : chez une victime de moins de huit ans.
(Le niveau C est destiné aux professionnels).
Cours de secourisme d’urgence
C’est une formation d’environ huit heures, comprenant la conduite à tenir face aux hémorragies, état de choc, aux malaises d’origine vasculaire (malaise cardiaque, accident vasculaire cérébral), aux arrêts cardiorespiratoires (réanimation cardiopulmonaire et défibrillateur automatique externe) et la prévention de la transmission des maladies.
Cours de secourisme général
C’est une formation entre 18 et 16 heures, qui, en plus des éléments des cours de secourisme d’urgence, étudies les traumatismes de la tête, de la colonne vertébrale et du squelette en général, ainsi que diverses urgences médicales.
Secouristes avertis
Il s’agit d’un cours destiné aux enfants, centré sur la trilogie : « Préparation ! Prévention ! Survie ! ». Il se décline en quatre niveaux :
- 5-6 ans (1 heure)
- 6-8 ans (2 heures)
- 8-10 ans (3 heures)
- 10-12 ans (4 heures)
La formation étudie tout d’abord la reconnaissance d’une situation anormale et la prise de mesures de protection, ainsi que le réconfort à la victime. Puis, selon l’âge des apprenants, la formation montre la conduite à tenir face aux traumatismes courants (coupures, brûlures, saignements, fracture), les empoisonnements, l’inconscience et l’arrêt ventilatoire.
Les formateurs, ou animateurs, doivent être âgés de plus de 16 ans et titulaires du diplôme de secourisme général.
Gardiens avertis
Le cours “Gardiens Avertis” est un programme offert par la Croix-Rouge. Il s’agit d’un cours pour la garde d’enfant, d’une durée de 8 heures et accessible à partir de l’âge de onze ans. Outre les gestes de secourisme, la formation comprend comment être un excellent gardien, comment prendre soin d’un bébé, d’un tout petit, d’un enfant d’âge pré-scolaire et d’âge scolaire, l’alimentation des enfants, comment résoudre des conflits et comment prévenir les dangers.
Cette formation se donne sous forme de pratique essentiellement et de quelques petits points théoriques.
En France
La formation est très encadrée en France : s’il y a une délivrance d’un diplôme officiel, elle doit être faite par un moniteur diplômé et ayant suivi une formation continue sous la coupe d’un organisme agréé (association ou administration).
À l’école
En théorie, l’enseignement primaire doit comporter une sensibilisation aux premiers secours, portant sur des principes simples ; l’enfant doit être capable
- en fin d’école maternelle : de repérer une situation inhabituelle ou de danger, demander de l’aide, pour être secouru ou porter secours ;
- en fin de cycle2, de se protéger, porter secours en alertant, en choisissant les comportements à suivre
- en fin d’école primaire, de connaître les principes simples de secourisme : porter secours, en identifiant un danger, en effectuant une alerte complète, en installant une personne en position d’attente de porter secours
Dans les faits, peu d’enseignants sont formés aux premiers secours et sont donc à même de faire un enseignement efficace. La loi de modernisation de la sécurié civile de 2004 prévoit un renforcement de l’enseignement des premiers secours à l’école, qui serait effectué par des moniteurs d’organismes agréés (dont l’Éducation nationale, les sapeurs-pompiers et les associations de secouristes bénévoles). Par ailleurs, les candidats au concours de professeur des écoles doivent depuis 2005 être titulaires d’un diplôme de premiers secours (AFPS ou équivalent, cf. arrêté du 10 mai 2005).
- Programme de l’enseignement de l’école primaire, article du 25 janvier 2002, JO du 10 février 2002, BOEN du 14 février 2002 NOR : MENE0200181A, RLR : 514-4 (fichier RTF, 89p, 860 Ko)
- Fiche action : apprendre à porter secours
- Arrêté du 10 mai 2005 sur les modalités d’organisation du concours externe, du concours externe spécial, du second concours interne, du second concours interne spécial et du troisième concours de recrutement de professeurs des écoles (NOR : MENP0500879A)
- Arrêté du 14 mai 2007 relatif au livret personnel de compétences (NOR : MENE0754088A)
Pour le permis de conduire
La formation à la conduite s’accompagnera probablement bientôt d’une formation de secourisme appelée PSC3 (unité d’enseignement « Prévention et secours civiques de niveau 3 »).
Lors de la journée d’appel de préparation à la défense
Lors de la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD), une formation aux premiers secours est délivrée durant une heure et quart. Il s’agit de l’IAPS (Initiation à l’alerte et aux premiers secours). Elle a pour but de sensibiliser les participants à l’alerte en cas de risques majeurs et aux gestes de secours destinés à préserver l’intégrité physique de la victime en attendant des secours. On entend par risques majeurs, les catastrophes, qu’elles soient naturelles, géologiques, climatiques, bactériologiques ou technologiques.
La formation s’appelle Initiation à l’alerte et aux premiers secours (IAPS). Selon l’arrêté du 27 avril 2007 (NOR : INTE0753627A), elle comprend les modules suivants du PSC1 (voir ci-après) :
- module 1 : la protection ;
- module 2 : l’alerte ;
- module 5 : la victime est inconsciente ;
- module 6 : la victime ne respire plus.
Dans la nouvelle nomenclature des formations des acteurs de la sécurité civile, l’IAPS deviendra le PSC2 (unité d’enseignement « Prévention et secours civiques de niveau 2 »). Pour l’enseigner, l’initiateur devra être titulaire de l’unité d’enseignement « Pédagogie initiale commune de niveau 1 » (PIC1).
Les formations officielles de base
Brevet national de secourisme (BNS)
Le Brevet National de Secourisme (ou BNS), formation d’un volume de 30h, est l’ancien diplôme national de secourisme avant d’être remplacé par l’AFPS. Il est créé en 1978[1]. Malgré le fait qu’il soit dépassé, il reste un diplôme valable à vie : il donne l’AFPS par équivalence[2], qui lui-même donne le PSC1 par équivalence[3]. Ses caractéristiques :
- le BNS forme des secouristes, avec des gestes nécessitant du matériel et une équipe (par exemple pose d’attelles, brancardage) ;
- le BNS a des cours théoriques, avec des notions d’anatomie (on apprend par exemple le nombre de globules rouges par litre de sang dans le cours sur les hémorragies).
En 1991, il a été remplacé par l’AFPS et le BNPS.
Attestation de formation aux premiers secours (AFPS)
Le 19 octobre 1988, la Commission nationale du secourisme valide la réforme issue des travaux de sa sous-commission pédagogique. Cela aboutit en 1991 à la suppression des BNS (volume de 30h) et de l’Initiation aux gestes élémentaires de survie (GES d’un volume de 6h)[4], et à la création de l’Attestation de formation aux premiers secours (AFPS) d’un volume de 10 à 12h[5].
Il s’agit d’un changement de fond par rapport au BNS (voir les points cités précédemment) :
- L’AFPS concerne un sauveteur seul et sans matériel.
- L’AFPS consiste exclusivement en un apprentissage de gestes pratiques : « un enseignement modulaire, progressif et intégré ».
L’AFPS est délivrée en contrôle continu par le moniteur. La référence officielle, utilisée par le moniteur, est un ensemble de fiches cartonnées (53 fiches 14,7×22,8 cm² recto-verso, soit 106 pages), les « Fiches pédagogiques et techniques » éditées par un éditeur privé, [6], et dont la reproduction est interdite. Le titulaire de l’AFPS peut passer le Brevet national de premiers secours (BNPS), qui est simplement la validation de l’AFPS par un examen organisé par la préfecture ; le BNPS, diplôme d’État, est nécessaire pour suivre les formations subséquentes (formation au secourisme en équipe et avec matériel : AFCPSAM, CFAPSE) ou pour travailler en tant que conducteur d’ambulance (maintenant auxilliaire ambulancier). Le diplôme du BNPS est donc un diplôme délivré par la Préfecture, l’AFPS quand à elle est délivrée par l’organisme formateur et il ne doit pas ressembler à un diplôme officiel[7].
Le programme de l’AFPS version 1991 est :
- B1 : protéger, alerter : savoir protéger du suraccident et transmettre l’alerte aux services de secours et de soins (durée recommandée : 30 à 45 minutes) ;
- B2 : dégagements d’urgence : savoir quand et comment déplacer une victime en cas d’urgence (30 à 45 min) ;
- B3 : bilan et surveillance : savoir observer l’état des fonctions vitales et savoir reconnaître et apprécier les signes d’une détresse vitale (30 à 45 min) ;
- B4 : hémorragies : savoir agir devant une hémorragie visible (45 min à 1 h) ;
- B5 : victime inconsciente : conduite à tenir devant une personne inconsciente et qui ventile (45 min à 1 h) ;
- B6 : détresse ventilatoire : savoir reconnaître une détresse ventilatoire, savoir pratiquer les gestes appropriés (1 h 15 à 1 h 30) ;
- B7 : arrêt cardio-ventilatoire : savoir reconnaître un arrêt cardio-ventilatoire, savoir agir en conséquence (1 h) ;
- B8 : malaise : savoir agir en présence d’une personne consciente présentant un malaise (30 à 45 min) ;
- B9 : plaies et brûlures : savoir agir devant une plaie ou une brûlure (45 min à 1 h) ;
- B10 : atteinte traumatique des os et articulations : savoir suspecter une atteinte traumatique des os et articulations (fracture, entorse, luxation), savoir agir en conséquence (45 min à 1 h).
En 1995, les titulaires de l’AFPS se voient dispensés de l’épreuve de secourisme pour le certificat de capacité professionnelle de conducteur de taxi et ont pour cette épreuve la note maximale[8].
Le BNPS est suprimé en 1997[9] ; la possession de l’AFPS suffit pour tous les cas ou le BNPS est obligatoire.
Jusqu’en 1999, les titulaires de l’AFPS peuvent participer aux postes de secours associatifs à conditions qu’ils ne soient pas organisés par les autorités publiques mais qu’ils résultent simplement d’une convention avec un organisateur. À partir de 1999, ils ne peuvent plus participer aux soins ni être comptés dans les effectifs des équipes de secours, mais peuvent participer à l’accueil des personnes et à l’organisation du poste.
En 2000, les personnes passant le certificat de capacité professionnelle de conducteur de taxi doivent être titulaires de l’AFPS[10], l’épreuve de secourisme de cet examen est supprimée.
Bien que d’un volume théorique de 10 à 12 h, il faut typiquement une vingtaine d’heure pour bien l’enseigner. L’Observatoire national du secourisme (ONS), chargé de la conception et de l’actualisation des formations, mène une étude en comparant avec les autres formations délivrées dans l’Union européenne, et en regardant, plusieurs années après, ce qu’il reste à une personne des gestes enseignés à l’AFPS. C’est ainsi qu’une nouvelle AFPS est créée en 2001. Le diplôme d’AFPS porte alors le logo du ministère de l’Intérieur[11].
Par rapport à l’ancienne AFPS :
- le texte officiel est téléchargeable au format PDF (213 pages au format A4) sur le site Internet du le ministère de l’Intérieur, qui en autorise la reproduction ; exit donc les « fiches pédagogiques et techniques » ;
- un certain nombre de gestes disparaissent ou sont simplifiés, les gestes sont actualisés ; par exemple, la méthode d’Heimlich en position couchée est remplacée par des compressions thoraciques, la pose d’écharpe disparaît, ainsi que la distinction entre malaise bénin et grave ; l’ordre des actions sur une personne ne respirant pas change (l’appel devient une priorité en raison de l’équipement des ambulances des pompiers en défibrillateurs semi-automatiques), on ne prend plus le pouls, la position latérale de sécurité change, on remplace le point de compression axillaire par le point de compression huméral, on ne surrélève plus les membres inférieurs en cas d’hémorragie massive mais par contre on surrélève le membre touché, les dégagements d’urgence sont simplifiés.
Le programme de l’AFPS version 2001 est :
- introduction (15 minutes recommandées) ;
- 1re partie : la protection et l’alerte (1 h) ;
- RT1 : la protection : le sauveteur, la victime ou un tiers sont exposés à un danger contrôlable, la victime est exposée à un danger que l’on ne peut supprimer, un signal d’alerte aux populations se fait entendre ;
- RT2 : l’alerte : la situation nécessite le recours à un service de secours et de soins ;
- 2e partie : la victime s’étouffe ou saigne abondamment (2 h) ;
- RT3 : la victime s’étouffe : la victime (adulte, enfant ou nbourisson) présente une obstruction totale des voies aériennes, la victime présente une obstruction partielle des voies aériennes ;
- RT4 : la victime saigne abondamment : la victime présente un saigneent abondant qui peut être comprimé localement, qui doit être comprimé à distance, qui nécessite la mise en place d’un garrot, ou bien un saignement de nez ;
- 3e partie : la victime est inconsciente (3 h) ;
- RT5 : la victime est inconsciente et respire ;
- RT6 : la victime est inconsciente et ne respire pas : la victime (adulte, enfant ou nourisson) est inconscient et ne respire pas malgré les deux premières insufflations, la victime bouge ou tousse après deux insufflations initiales, les deux insufflations initiales sont inefficaces ;
- 4e partie : la victime est consciente et se plaint (2 h 15) ;
- RT7 : la victime se plaint d’un malaise ;
- RT8 : la victime se plaint après un traumatisme : la victime présente une plaie grave ou simple, une brûlure, elle se plaint d’un un traumatisme du dos, du cou ou de la tête, elle présente des signes d’agitation ou de prostration après avoir reçu un coup sur la tête, elle se plaint d’un traumatisme à un membre.
RT est l’abréviation de « référence technique », le GNR comportant également des recommandations pédagogiques (RP) des fiches de cas concret (FC) et des critères d’évaluation (CE).
Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1)
Le 1er août 2007, l’attestation de formation aux premiers secours (AFPS) est remplacée par le certificat de compétence de citoyen de sécurité civile Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1, arrêté du 24 juillet). Ce changement s’accompagne de certaines modifications techniques et pédagogiques, ainsi que de l’apparition du défibrillateur automatisé externe DAE à l’usage du public. La formation devient « unité d’enseignement « prévention et secours civiques de niveau 1 » », un module de formation « prévention et secours civiques », inclus dans la filière « Actions citoyennes de sécurité civile » du « dispositif national de formation des citoyens acteurs de sécurité civile ». L’apprenant se voit délivrer en fin de formation un « Certificat de compétences de citoyen de sécurité civile — Prévention et secours civiques de niveau 1 ».
Pour pouvoir enseigner le PSC1, le moniteur doit être titulaire des unités d’enseignement « Pédagogie initiale commune de niveau 2 » (PIC2, équivalent du BNMPS) et « Pédagogie appliquée aux emplois/activités de niveau 3 » (PAE3, considéré comme inclus dans la formation initiale de moniteur auparavant).
Les Moniteurs Nationaux des Premiers Secours à jour de formation continue 2007 obtiennent par équivalence la PAE3.
L’organisation des formations de 2007 fait bien la distinctions entre les formations grand public (prévention et secours civiques, PSC), les formations sur les lieu de travail (prévention et secours au travail, PST)[12], les formations à destination des secouristes bénévoles et sapeurs-pompiers (premiers secours en équipe, PSE) et les formations à destination des personnels travaillant dans les établissements sanitaires et médicaux-sociaux (attestations de formation aux gestes et soins d’urgence, AFGSU).
Parmi les principaux changements :
- on ne parle plus de Guide national de référence mais de Référentiel national (RN, 96 pages au format A4 pour le RN PSC1) ; les références pédagogiques (RP) sont séparées des références techniques (RT) : les RP sont dans le RN PAE3, les RT sont dans le RN PSC1 ;
- la possession du PSC1 n’ouvre plus aucun droit, sauf peut-être pour le certificat de capacité professionnelle de conducteur de taxi ; il n’est plus le pré-requis pour les diplômes « supérieurs » (le PSE1 n’a pas de pré-requis), l’AFGSU est requis pour les autres cas) ;
- il doit être enseigné au collège, la mise en place se fera progressivement ;
- on n’enseigne plus les points de compression ni le garrot ;
- la formation intègre l’utilisation du défibrillateur.
Le programme en est :
- partie 1 : la protection : la protection, les dégagements d’urgence, le signal d’alerte aux populations (35 minutes recommandées) ;
- partie 2 : l’alerte (25 min) ;
- partie 3 : la victime s’étouffe : la désobstruction des voies aériennes chez l’adulte et le nourrisson, l’obstruction partielle des voies aériennes (45 min) ;
- partie 4 : la victime saigne abondamment : la compression locale, le saignement par la bouche, le nez ou autre (1 h 05) ;
- partie 5 : la victime est inconsciente : la position latérale de sécurité (1 h) ;
- partie 6 : la victime ne respire pas : la réanimation cardio-pulmonaire chez l’adulte, l’enfant et le nourrisson, le défibrillateur automatique externe (2 h 45) ;
- partie 7 : la victime se plaint d’un malaise (30 min) ;
- partie 8 : la victime se plaint après un traumatisme : la plaie grave, la plaie simple, la brûlure, les brûlures particulières, le traumatisme du dos, du cou et/ou de la tête, le traumatisme de membre (1 h40) ;
- synthèse : 1 h.
Déroulement de la formation
La formation initiale PSC1 dure 10 h environ de face à face pédagogique. À la fin de la formation, le stagiaire doit être capable d’exécuter correctement les gestes de premiers secours destinés à protéger la victime et les témoins, d’alerter les secours d’urgence et d’empêcher l’aggravation de l’état de la victime et préserver son intégrité physique en attendant l’arrivée des secours. Elle permet de se voir attribuer un certificat de compétences de « Citoyen de sécurité civile ».
Elle est ouverte à tout le monde ; elle coûte environ 54 à 80 euros par personne et se fait avec un groupe de 10 participants maximum par moniteur, sans dépasser 30 participants (plusieurs moniteurs peuvent intervenir ensemble sur une même session).
C’est une formation basée essentiellement sur l’apprentissage pratique d’une démarche et de gestes :
- en s’appuyant sur l’expérience et les connaissances des stagiaires, et les questions liées à leur propre contexte social et familial ou les risques qu’ils peuvent eux-mêmes couramment rencontrer dans cet environnement (parents malades, jeunes enfants, grossesse, conduite d’engins ou machines-outils, autres risques liés au travail…) ;
- en démontrant la conduite à tenir à partir d’une simulation d’accident ;
- en guidant l’apprentissage des gestes (le geste est répété sous la surveillance du moniteur) ;
- en évaluant l’apprentissage par un cas concret : les stagiaires sont placés dans des situations d’accidents simulées avec effet de surprise (l’apprenant ne sait pas sur quelle situation il va tomber, même si le geste à effectuer lui est sans surprise), et doivent agir comme si l’accident était réel.
Il n’y a donc que très peu d’apprentissage théorique. L’apprentissage des gestes et les simulations d’accidents font appel à des maquillages (fausses plaies, faux écoulements de sang, …) réalisés sur des « victimes simulées » (secouristes jouant un rôle), ainsi qu’à des mannequins d’entraînement pour certains gestes délicats comme la désobstruction des voies aériennes du nourrisson ou la réanimation cardio-pulmonaire qui ne doivent pas être pratiquées sur une personne qui ne les nécessite pas, en raison de leur caractère traumatisant.
À l’issue de la formation, le stagiaire doit être capable :
- de reconnaître une situation anormale, d’analyser le risque ;
- d’effectuer une protection rapide adaptée au risque ;
- d’examiner rapidement l’éventuelle victime et d’effectuer des gestes pour préserver sa santé sans aggraver son état ;
- de prévenir rapidement et efficacement les secours publics.
Cadre de la formation
Le contenu entier de la formation PSC1 se trouve dans le référentiel national de compétences de la sécurité civile. Il a été élaboré par la direction de la défense et de la sécurité civiles, la sous-direction des sapeurs-pompiers et des acteurs du secours, le bureau du volontariat, des associations et des réserves communales, la section du secourisme et des associations de sécurité civile, avec le concours de l’observatoire national du secourisme. Il peut être consulté sur le site du Ministère de l’intérieur[13].
Le contenu des formations est révisé périodiquement par l’Observatoire national du secourisme en fonction de l’évolution des besoins constatés lors des interventions sur le terrain des équipes d’urgence, du contexte médical général en santé publique et de l’évolution des connaissances sur les meilleures techniques d’intervention et matériels disponibles (en liaison avec l’ILCOR).
La formation est faite par un moniteur national de premiers secours diplômé, à jour de sa formation continue et au sein d’un organisme agréé (administration ou association de secourisme).
L’ensemble des formateurs suit chaque année une formation continue destinée à réviser les formations dispensées au grand public, tant au niveau du contenu que de la pédagogie.
Il n’y a pas de règle générale sur l’organisation de la formation si ce n’est que l’on ne peut couper une séquence et qu’il est recommandé de ne pas couper une partie ; cela peut aller de trois demi-journées consécutives à des séances de 2 h en soirée.
À l’issue de la formation, certains organismes remettent gratuitement des documents, sous la forme de feuilles ou d’un livret imprimé récapitulant le contenu de la formation, accompagné parfois d’un CD-ROM interactif avec des exercices de simulation et d’évaluation des connaissances ainsi que des vidéos de démonstration. Les éditeurs, ou l’organisme s’il édite lui-même les documents, s’assurent de la conformité des textes et illustrations avec les référentiels nationaux.
L’attestation est délivrée par l’organisme formateur (association de secourisme ou administration) ; l’évaluation est continue, effectuée par le moniteur assurant la formation.
Après le PSC1
Des formations continues permettent le maintien des acquis. Elles sont, de ce fait, recommandées.
Il existe d’autres formations de niveau plus élevé :
- premier secours en équipe de niveau 1 (PSE 1)[14] ; depuis 2007, aucune formation initiale en secourisme n’est requise pour entrer en formation PSE 1 ;
- premier secours en équipe de niveau 2 (PSE 2)[15] ;
- formation complémentaire aux premiers secours sur la route (AFCPSSR) ;
- monitorat (MNPS/PIC2), pour être formateur, puis instructorat (INS/PIC3) pour former les moniteurs.
Le SST
Logo SST officiel de l’Institut national de recherche et de sécurité
La formation de Secouriste sauveteur du travail (SST) n’est pas tout à fait identique à l’AFPS. En effet, outre les risques spécifiques, Le SST est soumis à une formation continue (4 heures par année civile). Les formations initiales et continues sont payées par l’employeur.
Avant 1991, le BNS et le SST étaient totalement distincts.
À partir de 1991, l’AFPS et le SST sont devenus équivalents :
- la possession du SST donne l’équivalence à l’AFPS à condition d’être à jour de sa formation continue ;
- le détenteur de l’AFPS (obtenu depuis moins de 2 ans) doit suivre le module spécifique aux risques de l’entreprise pour se voir délivrer le SST (mais pas les autres modules), on parle de « passerelle » ; celle-ci se compose du module spécifique d’une durée de 2 heures suivi d’un recyclage SST classique.
La nouvelle organisation des formations de la sécurité civile prévoit une formation de base unique, le PSC1, mais également des formations « Prévention et secours au travail » (PST), non encore définies.
Le régime juridique
La formation aux premiers secours est très cadrée en France. Les formations délivrant des diplômes officiels (c’est-à-dire créés par décret) ainsi que la formation au sein des écoles ne peut être faite que par un moniteur diplômé (titulaire du Brevet national de moniteur des premiers secours, BNMPS), ayant suivi l’unité d’enseignement Pédagogie appliquée aux emplois/activités de classe 3 (PAE 3, à partir 1er août 2007), ayant suivi une formation continue régulière (minimum 6 h par an et ayant une activité de formateur régulière), et dans le cadre d’un organisme (association ou admnistration) agréé par le ministère de l’Intérieur. Une liste d’associations est donnée à la page Organisme de secourisme, sinon, vous pouvez vous adresser à la préfecture, au Service interministériel départemental des affaires civiles et économiques de protection civile (SIDPC ou SIACEDPC), qui fournira la liste des organismes agréés.
L’AFPS a été créée en 1991 et s’appuyait sur les Fiches pédagogiques et techniques publiées par France Sélection, un éditeur privé. Elle a été réformée en 2001, et s’appuie maintenant sur le Guide national de référence, téléchargeable gratuitement sur le site internet du ministère de l’Intérieur, et également publié par plusieurs éditeurs privés.
Les textes fondateurs sont :
- le décret n°91-834 du 30 août 1991 (JO du 01/09/91) relatif à la formation aux premiers secours, modifié par le décret n° 97-48 du 20 janvier 1997 (JO du 22 janvier 97) ;
- l’arrêté du 8 novembre 1991 (JO du 30/11/91) relatif à la formation aux premiers secours, modifié par l’arrêté du 29 juin 2001 (JO du 24 août 2001) (arrêté conjoint de la ministre de l’emploi et de la solidarité, du ministre de l’intérieur et du ministre délégué à la santé) ;
- l’arrêté du 24 juillet 2007 (JO du 01/08/2007) fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l’unité d’enseignement « prévention et secours civiques de niveau 1 », NOR : IOCE0762064A
Des précisions sont données par les textes suivants :
- la circulaire n° NOR/INT/E/91-00245 C du 18 novembre 1991 relative à la formation aux premiers secours (explication des principes généraux et de la « philosophie » de la formation de base aux premiers secours) ;
- la circulaire du 12 juillet 2001 relative à la formation de base aux premiers secours (à propos de la réforme de 2001) ;
- la circulaire du 15 novembre 2002 relative aux formations aux premiers secours (équivalence des diplômes étrangers, dispense de l’AFPS pour certaines catégories de personnels médicaux, agrément des organismes formateurs) ;
- note d’information n° 1112 SC/8/JMP du 27 juin 1994 relative à la réforme du secourisme – Incidence du retour d’expériences (mise au point, objectifs de formation) ;
- note d’information DDSC/SDSP/BFASC n° 02.767 du 25 mars 2002 relative aux formations aux premiers secours (à propos de l’évaluation des stagiaires et délivrance de l’AFPS) ;
- l’arrêté du 5 décembre 2002 relatif à la prise en compte des acquis pour les titulaires du certificat de sauveteur-secouriste du travail et pour les titulaires de l’attestation de formation aux premiers secours (équivalences entre l’AFPS et le SST).
L’AFCPSSR a été crée par l’arrêté du 16 mars 1998 relatif à la formation complémentaire aux premiers secours sur la route (JO du 26 avril 1998).
Pour les simulations d’accident (démonstration ou cas concret), le choix des produits de maquillage doit suivre la note d’information du 15 février 1999.
L’agrément des organismes formateurs est régit par l’arrêté du 8 juillet 1992 relatif aux conditions d’habilitation ou d’agrément pour les formations aux premiers secours (JO du 17 juillet 1992).
Ces textes s’appuient essentiellement sur les lois :
- n° 87-565 du 22 juillet 1987 relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs ;
- n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile (NOR: INTX0300211L).
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