Imprimerie
L’imprimerie est un ensemble de technologies permettant de reproduire des écrits et des illustrations en grande quantité sur des supports plans, généralement du papier, et pouvoir ainsi les distribuer à grande échelle. Les techniques vont de la composition des textes au façonnage (reliure, pliure…) en passant par l’impression et la relecture.
Histoire
L’histoire de l’imprimerie est étroitement liée à celle de l’humanité. Depuis que l’homme a développé des moyens de communiquer (peintures rupestres, écriture…), il a cherché à pérenniser ses œuvres et à les diffuser.
Des scribes égyptiens, qui gravaient la pierre, aux moines copistes médiévaux, qui passaient leurs journées à reproduire des œuvres — religieuses pour la plupart — en les recopiant à la main, l’homme a très vite cherché à automatiser ces moyens de copie.
Voir Chronologie de l’histoire de la presse
En Europe
De premiers bois gravés permettent la reproduction en nombre d’écrits, de gravures : ce procédé se nomme xylographie. On utilise ensuite une pierre gravée à l’envers sur laquelle on applique l’encre posée à son tour sur le papier : la lithographie. Les balbutiements de la typographie se heurtent à un problème de taille : en cas d’erreur, il faut tout refaire.
Assemblage de caractères mobiles métalliques.
Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg (son nom sera parfois francisé en « Gutemberg »), a vers 1440 l’idée d’utiliser un procédé analogue : l’usage des caractères mobiles en plomb. On attribue à Gutenberg la naissance de la typographie moderne, bien que cette dernière ait existé déjà en Corée. De cette évolution, on retiendra donc deux types d’ouvrages : les incunables, livres de l’ère pré gutenberg édités entre 1450 et 1500, et les livres dits modernes, issus de la typographie et des techniques plus modernes telles que l’impression offset ou l’héliogravure.
L’innovation de Gutenberg en Europe réduit considérablement nombre d’heures-hommes nécessaire, donc le coût, de production du livre en Europe, et permet ainsi d’en élargir largement la diffusion.
Le patron des imprimeurs est saint Jean Porte Latine. L’imprimerie s’est longtemps enorgueillie de certaines traditions très colorées telles que l’Article IV[1] et un chant (d)étonnant l’accompagnant, le À la…[2].
L’activité d’imprimeur reste longtemps au stade du petit artisanat. Si les salaires sont faibles, le travail est considéré comme prestigieux. Le livre restant un objet coûteux, le typographe vit en permanence au contact des lettrés, ce qui le distingue. Privilège important : il a droit au port de l’épée.
Un atelier emploie en moyenne, en plus du maître qui s’occupe des corrections, quelques compositeurs qui assemblent les types et quelques pressiers. L’apprenti est l’homme à tout faire : il doit savoir lire et écrire le latin et le grec, et va faire son apprentissage durant deux à cinq ans au service du maître. Après son apprentissage, devenu compagnon, il fera son « tour de France », pour parfaire son métier avant de s’établir, comme c’est le cas dans tous les compagnonnages depuis le Moyen Âge.
Les imprimeurs signent leurs œuvres et l’on retrouve leur nom sur les livres qu’ils ont imprimés. La marque d’un maître peut être « blasonnée » et constituer ainsi une sorte d’héraldique de métier, comme ce fut le cas pour les compagnons passant tailleurs de pierre. Les marques d’imprimeur comportent des lettres : la lettre X (qui évoque le chrisme), V, S, ainsi que l’alpha et l’omega. Elle peut faire figurer des symboles comme le globe et la croix. Elle utilise aussi massivement le fameux « Quatre de Chiffre », marque mystérieuse et profondément christique, qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
La typographie occupe la scène de la communication du XVIe siècle jusqu’au troisième quart du XXe siècle. Les temps modernes voient apparaître de nouvelles techniques de reproduction tant pour l’imprimerie proprement dite que pour la bureautique. La xérographie, procédé de photocopie, la ronéotypie, le fac-similé ou fax (télécopie). L’industrie graphique s’était auparavant doté d’outils nouveaux avec l’avènement de l’impression offset remplaçant les caractères en relief par un procédé de report d’encre et d’eau sur une plaque. Les parties à ne pas imprimer reçoivent l’eau et les parties à reproduire, l’encre, qui est hydrophobe. La plaque est ensuite pressée contre un blanchet et le blanchet imprime par report la feuille. Ce procédé a permis d’introduire l’impression en quadrichromie, c’est-à-dire en couleurs, le spectre étant reproduit à partir de trois teintes primaires (le cyan, le magenta et le jaune) auxquelles on a ajouté le noir afin d’économiser sur les teintes et donner un meilleur contraste aux tirages en couleurs.
En Asie
La xylographie a été pratiquée dès le IXe siècle en Chine, en Corée et au Japon. Un million de textes bouddhiques en chinois furent imprimés sur l’ordre de l’impératrice Koken entre 764 et 770, et enfermés dans autant de stûpa. Plusieurs centaines de ces petits documents sont arrivées jusqu’à nous.
Les plus anciens xylographes datés ont été découverts :
- en Corée – 704-751 : le dharani-sutra de la lumière pure, découvert en 1966 à Kyongju
- en Chine – 868 : c’est le Sutra du Diamant, premier exemplaire important connu, livre bouddhique avec gravures, trouvé en 1907 par Aurel Stein dans les grottes de Mogao près de Dunhuang. Il est conservé à Londres (British Museum)[3].
Les Chinois ont été les premiers à utiliser les caractères mobiles, au XIIe siècle. Cette technique leur a permis de conserver fidèlement les traditions culturelles. L’inventeur chinois Pi Ching aurait employé dès 1041 des caractères mobiles en terre cuite.
Les caractères métalliques auraient vu le jour en Corée vers 1234. Le plus ancien livre imprimé à partir de caractères mobiles en métal date de 1377. Il s’agit du Jik ji sim kyong.
Technologie : évolution et diversité
L’imprimerie a été révolutionnée dans les années 1880 par l’invention de la linotype (Otto Mergenthaler, 1884). Cette machine accélérait la composition en substituant au registrage manuel des caractères mobiles une saisie au clavier de chaque ligne de texte : non seulement l’opération était-elle accélérée, mais aussi plus sûre. La saisie du texte au clavier se traduit par la composition mécanique d’une matrice, qui sert ensuite de moule pour une coulée d’un alliage étain-plomb, formant une ligne-bloc d’un seul tenant. C’est cette ligne bloc qui était encrée et qui réalisait l’impression proprement dite. La société Monotype Corporation Ltd créa au fil des années ses propres polices de caractères, inspirées des fontes historiques, et la plupart sont encore protégées par copyright aujourd’hui. L’impression par machines linotype se substitua à l’imprimerie traditionnelle à partir de 1900 et régna sans partage jusqu’au début des années 1970.
Dans les années 1940, on imagina de substituer aux lignes-blocs une plaque qui pourrait indifféremment comporter du texte ou une image. Cette plaque imprimante fixait l’encre aux endroits voulus par charge électrostatique (plaque dite « électrographique ») ou par insolation (« cliché »). Cette technique donna naissance aux premiers photocopieurs et ouvrait la voie à la conception des plaques offset.
Rotative offset (imprimerie).
Parallèlement, la composition s’est informatisée. On a vu apparaître, à la fin des années 1960, début des années 1970, les premiers procédés de photocomposition. Un système de miroirs, dans lesquels les caractères étaient ajourés, servait de « pochoir » à la lumière qui allait impressionner une surface sensible, le « bromure », lequel était ensuite révélé et fixé comme un papier photographique ordinaire. Les textes ainsi composés — au kilomètre — allaient ensuite être montés sur les supports et la mise en page se faisait manuellement. Le montage achevé, on réalisait un cliché du tout puis on insolait la plaque qui allait servir à l’impression. La photocomposition et le tirage offset allait perdurer presque vingt ans, les procédés évoluant avec l’apparition du laser qui allait insoler directement les films, faisant disparaître les systèmes à miroirs. Dès cette époque, les livres n’étaient plus « imprimés » comme c’était encore le cas avec la linotype : on ne voit plus la pression des caractères sur le papier, l’encre est simplement absorbée sur le papier à l’endroit où elle est fixée par la plaque offset.
Le grand tournant de cette fin de siècle fut l’apparition des premiers ordinateurs personnels et surtout des Macintosh, à partir de1984, qui ont vu la démocratisation de la publication assistée par ordinateur (PAO), auparavant réservée aux mainframes et à la mini-informatique. Ce micro-ordinateur a permis avec un budget artisanal de tout faire sur le même poste : acquisition d’images numérisées, retouche d’images, création de dessins vectoriels, mise en pages avec des logiciels dédiés, permettant d’amalgamer textes et images. Ces opérations étaient déjà possibles sur des systèmes dédiés mais au coût prohibitif. Le Macintosh, en particulier, a permis de rendre ce métier accessible tout en provoquant certains dérapages : en effet, la démocratisation d’une technique ne démocratisait pas pour autant le savoir-faire associé (connaissance par exemple des règles typographiques, incontournables dans le domaine professionnel).
Parallèlement à l’évolution de la composition, toute la chaîne graphique se met à connaître de profonds bouleversements. Ainsi, à partir du poste de composition, photogravure et mise en page sont venus s’adjoindre divers périphériques d’écriture tels que les CtF (Computer to Film), appelés aussi flasheuses, qui permettent d’insoler les films de chacune des couleurs d’impression (quatre dans le cas de la quadrichromie) afin de produire les plaques par transfert optique. Ce progrès permet de se passer du montage manuel des mises en page. Le transfert optique fait cependant perdre de la définition dans les points de trame et ne dispense pas de retouches sur plaques, car il peut y avoir des « pétouilles », dépôts parasites dus à des poussières.
L’évolution suivante a été le CtP (Computer to Plate) — graveur de plaques — où le film a été remplacé par la plaque (base aluminium en général, parfois en polyester) qui sera alors insolée ou « gravée » directement à partir du fichier électronique. Ensuite, l’opérateur n’a plus qu’à caler ses plaques directement sur la presse.
Dernière évolution en date, concernant la presse offset classique, c’est l’embarquement du système CtP sur la presse. C’est ce que l’on appelle le DI (Direct imaging). Il n’y a alors plus d’opération intermédiaire entre le poste de mise en pages et la presse, la gravure se faisant directement sur le cylindre porte-plaque de la presse offset. Avantage : repérage exceptionnel des différents groupes et économie de temps de calage.
Un autre créneau nait de l’évolution des photocopieurs : les presses dites numériques où tout le système classique a été remplacé par des systèmes de transfert d’image du type photocopieurs, permettant alors des tirages instantanés et fidèles du document d’entrée (fichier, épreuve…), avec un coût largement supérieur qui le réserve dans un premier temps, aux courts tirages (thèses, autoédition…).
Connectés à des bases de données, ces procédés d’impression numérique permettent également de produire des documents contenant des textes et des images variables : annuaires, horaires, tarifs, catalogues simples…
Les différents types de procédés d’impression
Les procédés traditionnels (avec forme imprimante)
L’offset
C’est le procédé qui produit le plus gros volume d’imprimés (timbres, magazines, journaux, emballage, livres…). Il est basé sur la répulsion de deux produits antagonistes : l’eau et la graisse (ici, l’encre et l’eau). Mettez une goutte d’huile dans l’eau et vous verrez qu’il n’y a pas de mélange des deux.
Dans ce procédé, l’image « copiée » sur la forme imprimante (plaque de métal) sera après traitement représentée par la « couche sensible » grasse par nature, tandis que la partie sans image sera représentée par le métal nu dépouillé de sa couche (aluminium traité) qui lui est hydrophille.
La plaque sera ensuite humidifiée, les parties « blanches » fixeront l’eau, tandis que l’image « grasse » repoussera l’eau et pourra accepter l’encre (grasse).
Le procédé tient son nom de l’anglais « off set » parce que l’image est reportée de la plaque imprimante à un « blanchet » en caoutchouc, puis du blanchet au papier.
- Tirage : de moins de 1 000 à plusieurs millions d’exemplaires.
Historique: La lithographie évolua vers la métallographie et Senefelder lui-même utilisa le zinc et le cuivre jaune, puis l’étain, sans grand succès. Il mit sur pied une machine dotée d’un cylindre gravé à l’eau forte; la principale difficulté à l’époque étant la préparation de la surface imprimante. En 1879, un brevet est déposé par Trottier et Missier donnant naissance à la calcographie; l’utilisation d’un habillage caoutchouc permettant le report de l’image. Henri Voirin s’appliqua à donner une impulsion vigoureuse à ce procédé. Cette machine permet d’imprimer sur des surfaces flexibles, étoffes, cuirs, peaux… mais il se heurte, en France, à une résistance tenace auprès des patrons et ouvriers lithographes de l’époque. Auguste Marinoni et Jules Michaud firent breveter, en Angleterre, le 4 septembre 1884, sous le matricule 12010, une machine perfectionnée imprimant une ou plusieurs couleurs sur métal, bois, papiers et autres; il est question d’une presse rotative indirecte. Une machine baptisée Diligente fut présentée par la maison Marinoni, à l’exposition Universelle de Paris en 1889. Jules Voirin, fils de l’inventeur, repris l’étude de ce système et présenta en 1910 à l’exposition des Arts Graphiques, une nouvelle roto-calco Voirin. Les anglo-saxons ont coutume d’attribuer à l’imprimeur américain Rubel, le mérite d’avoir inventé en 1904, le procédé Offset.
L’héliogravure
C’est un procédé dans lequel la forme imprimante est en creux. Le cylindre d’impression est en cuivre ou en inox et est gravé par un diamant, chimiquement ou au laser.
C’est la taille et la profondeur des « alvéoles » qui déterminent la tonalité de la couleur et reproduisent la gradation de l’image.
L’encre utilisée doit être très liquide pour permettre de bien remplir les alvéoles.
- Tirage : de quelques centaines de milliers à plusieurs millions d’exemplaires.
- Utilisation : permet l’utilisation de papiers couchés de faible grammage (LWC : Light Weight Coated : moins de 50 g/m²) avec une bonne puissance des couleurs .
La flexographie
C’est un procédé en relief reprenant le principe de la typographie. La forme imprimante utilisée est le plus souvent un polymère. L’image est obtenue par photo-polymérisation (modification physico-chimique par l’action des UV).
La flexographie permet l’impression sur des supports très variés. On imprime essentiellement les emballages alimentaires. La flexographie permet d’utiliser des encres à séchage ultra rapide ou par ultra-violets.
- Utilisation : procédé non traumatisant pour le support, qui autorise donc : carton ondulé, sacs (papier ou plastique) et même des journaux (en Allemagne notamment).
La qualité obtenue est moyenne car le procédé n’autorise pas l’utilisation de trames fines mais de gros progrès sont en cours.
La sérigraphie
La sérigraphie (Screen printing en anglais) tire son nom de la soie avec laquelle sont fabriqués les « écrans » (sorte de pochoirs) qui sont utilisés avec cette technique.
Une partie de cet écran est masquée (par utilisation d’un procédé photographique) et l’encre ne traverse que les parties nues de l’écran de soie qui s’interpose entre le support et l’encre.
Cette technique présente l’avantage de pouvoir s’appliquer à des supports variés et pas nécessairement plats (bouteilles, boîtes, textiles, machines, bois, etc…) et sur de grandes surfaces.
- Utilisation : impression à l’aide de couleurs puissantes et vives sur matériaux divers : logos, marques, emballages alimentaires sur boîtes, bouteilles, T-shirts, panneaux, bois, métal, plastique.
La tampographie
Procédé d’impression basé sur le principe du timbre en caoutchouc. La tampographie est une technique consistant a transferer l’encre contenue dans le creux d’un cliché, obtenu par photogravure chimique, sur un objet au moyen d’un tampon transfert en caoutchouc silicone. Parfaitement adapté a tout types de formes, de graphisme et de pieces, ce procédé vous garanti un marquage précis et rapide quels que soient les volumes a réaliser.
- Utilisation : touches de clavier, boutons dans les voitures, capsules de bière…
- procédé d’impression InDirect
- Forme inmprimante en creux.
Le stencil ou cyclostyle
Il s’agit d’un procédé employant un cliché sur celluloïd composé à la machine à écrire, qui est reproduit à l’aide d’une solution à base d’alcool sur une presse rotative (le cyclostyle) appelée aussi « machine à alcool ».
Les procédés numériques (sans forme imprimante)
Les différents types d’impression numériques
Jet d’encre
Une surpression est créée dans un réservoir d’encre et entraîne l’éjection d’une goutte d’encre. Cette surpression peut-être créée thermiquement ou mécaniquement (à l’aide d’un cristal piézoélectrique).
- Cette goutte peut être créée continuellement puis guidée sur le média à imprimer ou dans un réceptacle pour la recycler dans le cas du Continous Ink Jet ou CIJ. Ce procédé permet des vitesses importantes d’impression mais à une moindre qualité.
- Dans le cas du Drop On Demand (DOD) (goutte à la demande), cette goutte est générée uniquement si elle est désirée sur le média. La vitesse d’impression est moindre mais la qualité est meilleure.
Électrophotographie ou xérographie
Le cylindre d’impression est recouvert d’un polymère spécial qui est éclairé au laser ce qui induit un changement dans ses propriétés. Il va alors attirer de fines particules contenues dans un toner liquide ou solide (les toners liquides donnent une meilleure qualité car ils permettent de transférer plus de particules pour une même masse). L’encre va, par la suite, être transférée sur le papier puis chauffée (cuisson) afin d’assurer sa cohésion.
Impression thermique
Un ruban contenant de l’encre est chauffé et piqué là où un point de trame est voulu. On reprend ainsi le principe de la dorure à chaud.
Les différentes étapes de la fabrication d’un imprimé
La fabrication d’un imprimé passe par différentes étapes rassemblant des savoir-faire et des matériaux différents et complémentaires.
La préparation
La préparation d’un travail destiné à l’impression passe par les phases de réflexion sur le produit, l’écriture de son contenu, le rassemblement des matériaux illustratifs (photographies, dessins, graphes, etc.), puis sur l’ébauche de ce que devrait être le produit fini. Pour ce faire, on réalisera un rough sur papier ou sur écran dans lequel on mettra le plus souvent du faux-texte. Une fois l’ébauche validée, on fournira à l’étape suivante le matériel nécessaire pour travailler le produit.
La maquette
Le maquettiste va exécuter une ou plusieurs versions de mise en pages avec les matériaux fournis (textes, images, rough…) et l’on passera à l’étape de la composition. Dans l’édition de luxe la maquette est un moyen de créativité artistique où les disciplines typographiques, le graphisme, la conception de la reliure sont parfois confiés au même professionnel dont le nom sera cité.
La composition
La composition est l’étape qui consiste a mettre en forme un texte ou une page de texte afin d’être exploitable pour l’impression. Initialement elle était dite « typographique » et réalisée manuellement par assemblage de caractères en plomb, puis plus tard automatisée par des machines du genre « Linotype ».
Par la suite apparut la photocomposition qui générait le texte par projection d’un faisceau lumineux au travers d’une matrice (sorte d’écran négatif) produisant le résultat par insolation en continu sur du film en rouleau. Ces machines étaient souvent reliées directement à une développeuse pour un traitement automatique en continu.
Plus tard l’avènement de l’informatique a permis la saisie du texte (composition) directement sur ordinateur avec l’aide d’un logiciel de traitement de texte. Le résultat étant obtenu sur fichier informatique facilement exportable. Ainsi souvent le texte sera directement saisi et fourni par le client.
Dans certains cas on utilise une technique permet de récupérer du texte déjà imprimé à l’aide d’un scanner et d’un logiciel de reconnaissance optique de caractères (OCR).
La mise en page
La mise en page consiste à réunir et assembler tous les éléments (textes, images, illustrations, fonds de couleurs) qui constituent la page finalisée.
C’est le travail de la publication assistée par ordinateur (PAO). Il s’inspire de la maquette fournie pour faire la mise en page et suit sur son écran d’ordinateur le chemin de fer qui définit les pages et les emplacements des rubriques, publicités, hors-texte, etc.–
La photogravure
Le photograveur entre alors dans la ronde. C’est lui qui va, grâce au scanner, numériser les images et les divers éléments qui composeront la page finalisée. Il a en charge la retouche des images avec un logiciel dédié: ajustement de la colorimétrie et du contraste des images, élimination des poussières, des défauts, et mise à l’échelle… Il se charge également de l’assemblage et de la mise en place des éléments qui composent la page (souvent seront incorporés plusieurs images, du texte et des fonds de couleurs). Il substituera alors à la « maquette de placement » une image finalisée en « haute définition » et fournira à l’imprimeur soit des films obtenus par « flashage », soit un fichier numérique contrôlable par l’intermédiaire d’un système OPI.
Le flashage
Cette opération réalisée par le photograveur ou une entreprise spécialisée consiste à produire les films nécessaires à la fabrication de la forme imprimante (plaques en zinc ou aluminium). L’équipement utilisé (flasheuse) transpose les informations du fichier numérique finalisé en éléments concrets et exploitables par l’imprimeur: les films « tramés » des quatre couleurs qui composent la quadrichromie. Ces films (ou le fichier numérique) servent également à réaliser l’épreuve contractuelle soumise au client pour approbation. Après d’éventuelles corrections une dernière épreuve définitive appelée « BAT » (Bon à Tirer) est fournie à l’imprimeur qui pourra alors réaliser les plaques d’impression et s’efforcer au cours du « tirage » de respecter ce BAT.
L’épreuve
Le document numérique achevé, on va produire l’épreuve contractuelle (appelée abusivement Cromalin ou Iris, qui sont des marques de systèmes d’épreuves) qui anticipera l’aspect définif et la conformité du travail (la typographie, l’emplacement des illustrations, le respect des couleurs). Ce document devenu « Bon à Tirer » servira de référence à l’imprimeur qui devra en respecter l’aspect. L’épreuve est dite contractuelle car elle sert de référence en cas de litige. L’épreuve peut être produite à partir des films, elle est « analogique » (Cromalin, MatchPrint) ou à partir du fichier numérique finalisé et dite alors « numérique » (Iris, Cromalin Digital)
Par le passé les épreuves étaient réalisées en photogravure sur des presses à contre-épreuves donnant un résultat assez flateur mais difficile à reproduire par l’imprimeur. Cependant beaucoup d’imprimeries étant équipées de presses imprimant deux couleurs à la fois, elles demandaient au photograveur des épreuves accompagnées de « gammes progressives » déclinaison des assemblages de couleurs utilisés par la machine de l’imprimeur (gamme verte pour certains, violette pour d’autres). L’évolution du nombre de presses 4-couleurs est telle ainsi que le coût démesuré de l’investissement et la complexité pour le photograveur que ce genre d’épreuves a été totalement abandonné.
Le bon à graver
Le « Bon à Graver » doit être distingué du « Bon à Tirer ». Ce terme n’est pratiquement plus utilisé de nos jours ou employé à tort. Il était employé jadis quand la photogravure était encore un art et non une industrie. Il faut rappeler (ou dire) qu’à cette époque le délai moyen habituel pour finaliser un travail en photogravure variait de quelques jours à plusieurs semaines. Le Photograveur était alors tenu de présenter à son client un « état » provisoire de son travail. L’épreuve alors appelée « essai » entrainait presque toujours des retouches et des corrections inévitables. Une fois le client satisfait du travail, les corrections exécutées, les images retouchées, il donnait alors le « bon à graver » BAG dûment daté et signé. Ce document donnait le feu vert pour la fabrication (donc la gravure) des éléments à fournir à l’imprimeur. Le BAG dégageait le photograveur de toute responsabilité à propos d’éventuelles erreurs (mise en page, fautes de frappe, d’orthographe ou de syntaxe, taille ou police de caractères…) qui auraient pu être constatées a posteriori. Le terme « BAG » ne devrait plus être employé de nos jours.
L’imposition
Lorsque l’imprimeur reçoit les films ou les fichiers numériques de toutes les pages qui constituent l’ensemble de sa commande, son rôle consiste à en prévoir l’imposition, c’est-à-dire de disposer les pages par « cahiers ». Cette disposition est particulière à son système en fonction de sa presse, du format, du nombre de pages, du pliage et du façonnage. Souvent l’imprimeur réalise une épreuve de contrôle appelée aussi Ozalid afin de s’assurer de la bonne séquence des pages et du pliage correct. Ce document sera plié et découpé afin d’en faire une morasse. L’imposition peut également se contrôler à l’aide d’un polichinelle: petit papier au format A4 plié autant de fois qu’il y a de poses dans le cahier, comme un petit livret dont les pages sont numérotées. Une fois déplié, le polichinelle donnera le plan d’imposition.
La création des plaques
Les plaques d’impression qui constituent la forme imprimante d’un travail peuvent être réalisées de deux manières:
De manière traditionnelle à partir des films fournis ou obtenus par la technique du flashage CtF.
Ou bien directement d’après le fichier numérique finalisé par la technique CtP
Dans la méthode traditionnelle, les films sont « copiés » par « insolation » sur la plaque métallique qui est ensuite développée par un processus chimique.
Le Bon à Tirer ou BAT
A la fin du travail de photogravure ou de PAO, lorsque la page complète est assemblée, les images et les textes mis en place et les couleurs ajustées, un contrôle est effectué au moyen d’une épreuve sur papier, d’abord dans un but interne pour vérifier le travail accompli et pour soumettre également celui-ci à l’approbation du client. Celui-ci peut alors demander des corrections ou des modifications et une nouvelle épreuve devra lui être soumise.
Lorsque le client est satisfait et accepte le résultat, il signe et date cette épreuve qui devient le bon à tirer (BAT). Ce document déclenche alors le travail de l’imprimeur, la réalisation de la forme imprimante et sera son référentiel (l’étalon en quelque sorte).
Il guidera l’imprimeur qui devra se conformer à « l’image » de ce BAT tout au long du tirage.
L’impression
On commence par procéder au « calage » : mise en place des plaques sur les cylindres de la presse offset : machine à feuilles ou rotative, puis le « conducteur » procéde au « réglage des encriers » (estimation du débit d’encre en fonction des consommations selon les parties claires ou sombres de l’image qui sera imprimée).
Vient ensuite « le pré-encrage » qui consiste à débuter l’impression lentement pour laisser l’encre se répartir sur les rouleaux, « nourrir » le blanchet et vérifier que l’image s’imprime correctement. Cette partie du tirage qui est une phase de réglage est détruite, elle est appelée la gâche papier.
Dès que l’encrage est correct et après vérification de la « barre de contrôle » (élément de mesure et de contrôle de la qualité), on affine le résultat pour être en conformité avec le BAT.
Si le client est présent au tirage, il signe alors le « Bon à Rouler » (en son absence, le chef d’atelier ou le conducteur assument cette fonction).
Le tirage proprement dit peut commencer et c’est alors le « suivi du tirage ».
Le façonnage
Le travail d’impression une fois terminé, les travaux complexes comprenant plusieurs cahiers assemblés et disposés selon l’imposition choisie se présentent soit sur une feuille à plat et en « pile » (c’est le cas des machines à feuilles) ou en bande continue (c’est le cas des rotatives).
Il est alors nécessaire de récupérer individuellement chaque feuillet ou chaque cahier et de finaliser le produit.
C’est le travail de finition appelé « façonnage » qui comporte plusieurs opérations : pliage du cahier (pour retrouver les pages dans l’ordre normal de lecture après la pliure), massicotage (pour couper le document au format définitif), assemblage des cahiers (par piqûre, collage ou agraffage), reliure (dans le cas de livres ou revues de luxe) et distribution.
Dans le cas des rotatives, les opérations de pliage, massicotage et même l’assemblage sont souvent automatisées et réalisées en continu sur la même machine.
Les techniques diffèrent quelque peu s’il s’agit de magazines, de livres, d’étiquettes ou des journaux.
- Le massicotage consiste à couper les feuilles au format définitif car on travaille toujours avec un format de page légèrement plus grand, cet excédent appellé « coupe » ou « rogne » assure une présentation plus nette de l’image après massicotage.
- La pliure se fait avec une plieuse (dans le cas d’un cahier de plusieurs pages) dans un ordre précis afin que les pages (folios) se suivent dans le bon ordre de lecture. Il existe différentes sortes de plis ; le pli croisé, le pli parallèle, le pli économique, en accordéon, le pli roulé, en porte-feuille…
- Il y a trois sortes de plieuses : à couteaux, à poches et mixtes qui combinent les deux précédentes.
La gestion des fichiers numériques
L’ensemble des informations nécessaires aux traitements peuvent être incluses dans des fichiers aux formats XML, Ceci permet de suivre la production en temps réel. Ce format est un standard que l’on trouve sur http://www.CIP4.org.
Anecdotes
- Le plus ancien livre imprimé conservé est un rouleau chinois de cinq mètres daté de 868 retraçant un extrait d’un ouvrage sacré bouddhiste.
- Le premier livre européen imprimé avec des caractères mobiles est la grammaire latine de Donatus en 1451 par Gutenberg.
- La première édition latine de la Bible est celle dite Bible à quarante-deux lignes en 1453 par Gutenberg. Victor Hugo élabore à son sujet une des premières analyses médiatiques de l’histoire avec le chapitre « Ceci tuera cela » de son roman Notre-Dame de Paris.
- Le premier livre imprimé en français est La Légende dorée de Jacques de Voragine par Barthélémy Buyer en 1476 à Lyon.
- En nombre de pages distinctes composées par an (mais pas en nombre de pages imprimées), IBM était dans les années 1970 considéré comme le plus gros éditeur du monde; aussi cette société développa-t-elle dès le début de cette décennie la PAO (en chasse fixe en raison des technologies de l’époque) pour ses propres besoins (SCRIPT, qui devint en 1979 le GML, ancêtre direct du SGML, de l’HTML et du XML).
- Le plus gros tirage de l’édition moderne sur papier est le catalogue IKEA, tiré à près de 100 millions d’exemplaires.
Outils et technique de l’industrie de l’impression
- Flashage
- Infographie en pré impression
- Presse offset
- Rotative
- Impression numérique
- Impression à la demande
Salons professionnels
En France
- Graphitec, à Paris : triennal
- Intergraphic, à Paris et Lyon : annuel
- TPG à Paris : triennal (salon itinérant ne se tenant à Paris que tous les neuf ans : 1983, 1992, 2001, 2010…). Afin de montrer la qualité et la rapidité de leurs machines, les fabricants y impriment et distribuent des tonnes d’affiches en quadrichromie chaque jour.
International
- Drupa, à Düsseldorf, Allemagne : quadriennal
- Ipex, en Grande-Bretagne : quadriennal
Formations
- École française de papeterie et des industries graphiques Site de l’EFPG
- École supérieure Estienne des arts et des industries graphiques Site de l’école Estienne
- Lycée polyvalent Claude-Garamont à Colombes
- Lycée_César_Baggio de Lille Site de Baggio
- Lycée Gutenberg de Illkirch Graffenstaden
- Lycée Coetlogon à Rennes
- Lycée André-Argouges à Grenoble [1]
- École des Gobelins à noisy-le-grand (93) Site des Gobelins
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