Psychothérapie
La psychothérapie (thérapie de la psyché) est une pratique visant à donner du sens, à soigner et éventuellement à résoudre les problèmes découlant d’une souffrance psychique rencontrée par des individus et pouvant se manifester par des symptômes comme la dépression, l’anxiété ou éventuellement par des troubles du comportement (par exemple, alimentaire). L’aspect central de cette pratique relève de la relation entre le psychothérapeute et le patient, ce qui peut lui permettre de projeter ce qui le trouble dans l’image du thérapeute, ce que les psychanalystes appellent transfert. Les écoles sont nombreuses et correspondent à des références et à des pratiques très différentes voire contradictoires.
En médecine, l’activité psychothérapeutique est rattachée à la psychiatrie et à la psychologie, elle relève d’une formation universitaire de deuxième voir troisième cycle. Selon les pays, le titre de psychothérapeute est ou n’est pas protégé et, dans ce cas, quiconque peut se prétendre psychothérapeute.
Plusieurs écoles ont été qualifiées de sectes par la mission interministérielle française de lutte contre les sectes. La psychothérapie n’est pas à confondre avec le counseling ou le coaching très en vogue dans les pays anglo-saxons et qui ne présuppose ni formation universitaire ni formation à la psychopathologie.
Éléments d’histoire des psychothérapies
Une séance d’hypnose en 1887.
Le mot psychothérapie est né à la fin du XIXe siècle[1] en Allemagne[2]. Mais les malaises psychologiques étaient déjà connu des Grecs[3]. A la fin du XIXe siècle les progrès de la médecine et de la psychologie vont permettre le développement scientifique de techniques proprement psychothérapeutiques. Ces progrès sont sans cesse remis en cause, probablement du fait que la souffrance psychique n’est que pas ou peu objectivable à l’opposé d’une souffrance physique qui est reconnue.
Nous pouvons repérer plusieurs périodes dans l’histoire de la psychothérapie[4] :
- Le début passe par des pratiques animistes, qui sont encore répandues, y compris dans les pays développés. Elles ont survécu jusqu’ici sous différentes formes qui coexistent avec les autres, développées ultérieurement.
- Du XVIIe siècle à 1893 : C’est le développement des traitements par la suggestion. L’intérêt pour les traitements psychiques des enfants apparaît à la fin de cette période.
- De 1886 à 1925, Pierre Janet met en place sa méthode psychothérapeutique, l’analyse psychologique, basée sur la notion d’automatisme psychique qui serait à des niveaux plus ou moins profonds du psychisme. Ces découvertes sont d’importance et vont permettre, car en avance de sept ans[5], à Sigmund Freud de développer la psychanalyse en s’entourant de nombreux disciples et collaborateurs avec lesquels il discute et met ses théories et sa technique en travail. La principale découverte de Freud est celle de l’existence de l’inconscient et celle de la sexualité infantile. Les conflits inconscients — résultant d’une dualité pulsionnelle — ne sont pas accessibles à l’introspection et doivent être mis à jour et élaborés dans la cure psychanalytique. C’est la première fois dans l’histoire qu’on utilise scientifiquement la parole comme vecteur thérapeutique de manière aussi codifiée. Cet axe Paris – Vienne alors créé est très fécond à l’époque. En France, c’est entre autres sous l’impulsion de René Diatkine, de Serge Lebovici, de Françoise Dolto que la psychanalyse des enfants est devenue réalité[6].
- 1925:
Considérations éthiques : psychothérapie et risque d’emprise
Les psychothérapeutes sont soumis à des règles éthiques strictes dans leur pratique. Les patients, les personnes en difficulté sont vulnérables, il est notamment nécessaire de veiller à respecter identité, la confidentialité, une attitude neutre, non-jugeante, non-directive et bienveillante. Même si la plupart des praticiens sont de bonne foi, le danger sectaire chez de « faux praticiens » n’est pas négligeable, du fait de la position du psychothérapeute. En effet, « le domaine de la psychothérapie est un terreau propice aux dérives sectaires » [7], car entre le patient et le psychothérapeute se noue une relation particulière, que les psychanalystes nomment transfert, qui fait que le patient peut développer des sentiments extrêmement forts (d’amour, de haine, de soumission, etc..) envers son psychothérapeute. Il est alors indispensable que ce dernier ait une formation et une éthique rigoureuses pour éviter que ne se mette en place une relation d’emprise, comme on peut l’observer avec les gourous. Un certain nombre de conseils peuvent être donnés à qui souhaite entreprendre une psychothérapie :
- la psychothérapie doit résulter d’un contrat oral et/ou écrit qui repose en principe sur le volontariat du patient et du psychothérapeute (exception dans les milieux pénitentiaires) ;
- le psychothérapeute doit être formé dans un courant psychothérapeutique et doit l’expliquer au patient ;
- il doit préciser la technique qu’il va employer, ses modalités de mise en œuvre, ses limites, la théorie qu’il utilise, le coût du traitement, les modalités de payement…
- le but du traitement est le soulagement des souffrances psychiques, l’accès à une plus grande liberté individuelle et le renforcement de l’autonomie ;
- un(e) psychothérapeute ne devrait pas chercher à opposer un patient à sa famille et à son milieu culturel ;
- la psychothérapie peut beaucoup améliorer le cours de maladies du corps mais elle ne remplace pas les traitements médicaux.
- la psychothérapie doit être faite en concertation avec le traitement médical s’il y en a un ;
- le psychothérapeute ne peut exiger l’arrêt d’un traitement médical unilatéralement, il doit aussi se refuser à donner un avis médical (traitement, disgnostic, médicaments…).
Les différentes approches et techniques aujourd’hui
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, le nombre d’approches psychothérapiques a crû de manière très importante. De nos jours, il existe trois groupes de psychothérapies sur lesquelles portent la quasi-totalité des études réalisées : les psychothérapies psychanalytiques (et celles qui en dérivent), les thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies systémiques. De nombreuses autres thérapies sont apparues par la suite, certaines basées sur des théories qui n’ont reçu aucune évaluation, se constituant en petits groupes autour d’un gourou. On compte aujourd’hui plus de 300 théories[8] de la psychothérapie sans aucune base théorique commune. Seules quelques-unes ont fait l’objet d’évaluations selon le modèle scientifique : les thérapies psychanalytiques, cognitivo-comportementales, systémiques et EMDR.
Les psychothérapies psychanalytiques
Bases communes
Au premier plan de gauche à droite : Sigmund Freud, Stanley Hall et Carl Gustav Jung; au second rang Karl Abraham, Ernest Jones et Sandor Ferenczi devant la Clark University (Massachusetts) en 1909.
La théorie utilisée dans cette approche a été inventée par Sigmund Freud. Elle vise à mettre au jour, dans le cadre d’une relation dite de transfert les causes et mécanismes inconscients d’une souffrance psychique qui peut se traduire par des conduites symptomatiques : hystérie, phobie, névrose obsessionnelle, névrose traumatique, dépression, psychose, perversion… On différencie la « cure type », classique (nombre de séances hebdomadaires — 2 à 4 —, patient allongé sur un divan, paiement des séances…), de la psychothérapie d’inspiration psychanalytique (face à face, intervention de la Sécurité Sociale lorsqu’elle est pratiquée par un psychiatre). Cette dernière peut durer de quelques séances (psychothérapie brève) à plusieurs années. La cure type s’effectue sur plusieurs années. Il s’agit d’un travail en profondeur qui met en avant la motivation du patient et son désir d’aller mieux et d’être lui-même au plus profond de son malaise ou mal-être.
La souffrance psychique résulterait de la condition d’être humain qui serait confronté à un conflit complexe entre des interdits parentaux intériorisés (surmoi), des idéaux (idéal du moi) et les pulsions (ça).
Avec l’adulte comme avec l’enfant, la neutralité bienveillante, ou réserve empathique du psychanalyste, l’accueil inconditionnel de ce que le patient amène en paroles, ou parfois en actes, la discrétion du thérapeute par rapport à ce qui se passe en séance sont primordiaux. Elle crée les conditions d’une parole libre. Le psychothérapeute ne peut donc pas rapporter sa parole à un autre même si, bien évidemment, le patient peut parler de sa psychothérapie à qui bon lui semble.
L’attention flottante et la neutralité bienveillante que l’analyste est censé observer, lui permettent de produire une facilitation à la parole et une interprétation de celle-ci, sans jugement de valeur. L’analyse du transfert est capitale pour comprendre ce qui se joue dans la séance, elle est de ce fait la clé de voûte du changement thérapeutique des approches psychanalytiques.
Les psychothérapies psychanalytiques veulent différer des autres psychothérapies en voulant réduire au maximum les effets de la suggestion et ne pas viser une adaptation du sujet à une norme ou un idéal. De fait, il est possible de s’interroger sur la faisabilité d’un tel « idéal ». En effet, le patient se trouvant régulièrement allongé dans le silence, il se produit dès lors un état de transe plus ou moins grand. Dans le cas où le psychanalyste parle peu, toute parole, bruit, raclement de gorge prendrait aussitot, du simple fait de sa rareté, une valeur signifiante. De plus, s’il n’est pas assez inventif, le thérapeute pourra faire des interventions en accord avec sa propre grille de lecture psychanalytique. Souvent, celle-ci est largement disponible dans le public, l’analysant pourra être tenté d’y chercher l’explication de l’intervention. Il est bien certain que la suggestion n’est pas directe ou voulue, comme dans l’hypnose, mais elle existe parfois tout de même. « Est-il possible qu’une psychothérapie ne soit pas peu ou prou une adaptation au monde extérieur. Les psychanalystes souhaitent que son effet opérationnel, en fin de traitement, soit un ordre retrouvé dans l’image du corps du sujet et dans l’axe de ses désirs allant des émois des stades archaïques les plus anciens, les plus originels, jusqu’aux émois de l’époque actuelle où s’organisent ses pulsions sexuelles inconscientes génitales » (Dolto[réf. nécessaire]). Il s’agirait d’accompagner un sujet dans l’appropriation de sa vie psychique inconsciente, et par là, dans l’épanouissement de ses potentialités créatrices.
Différence entre psychothérapie analytique et psychanalyse
La psychanalyse proprement dite (cure-type)
Divan (celui de Freud) utilisé lors d’une cure-type.
Lors d’une cure psychanalytique, l’analysant (patient) est invité à s’allonger sur un divan de telle façon qu’il ne puisse pas voir le psychanalyste. Cette position serait propice à la détente, ainsi qu’à la régression. Elle facilite la mise en place de la condition optimale permettant l’accès à la mémoire infantile, aux rêves et surtout à l’association libre. Cette dernière est la première des règles fondamentales avec celles de l’abstinence.
L’action thérapeutique du psychanalyste se joue dans l’analyse du transfert et contre-transfert. Le thérapeute se veut ici le moins interventionniste possible, en favorisant et respectant la parole du patient, donc le surgissement progressif de son inconscient.
La psychothérapie psychanalytique individuelle
Basée sur la cure-type, la psychothérapie psychanalytique individuelle peut différer de celle- ci sur un ou plusieurs points, tels qu’un entretien fait en face à face, et/ou l’intervention du thérapeute de manière plus directive par exemple. Dès lors, elle peut s’appliquer à davantage de patients présentant des troubles variés, puisque la technique peut leur être adaptée. Ces modifications de la cure-type dépendent « en fait de l’organisation psychopathologique dont il s’agit et, dans une certaine mesure, du style et de la personnalité de l’analyste. »[9]
Le Psychodrame psychanalytique
Le psychodrame psychanalytique comprend un dispositif rassemblant plusieurs thérapeutes psychanalystes. Il peut être “individuel” (un seul patient est reçu par le groupe) ou bien “de groupe” (plusieurs patients reçus). Les patients peuvent être des enfants, des adolescents, ou des adultes. L’indication est posée soit pour des patients trop inhibés pour faire face à la charge d’angoisse d’une psychothérapie individuelle, soit pour des enfants trop agités.
Techniquement, le dispositif varie selon le type de psychodrame. Lors des psychodrames individuels, l’attention des soignants se portent surtout sur le patient, dans les psychodrame de groupe, les effets goupaux sont également observés avec attention et interprétés.
Une histoire élaborée dans l’espace de parole est jouée dans l’espace de jeu. Le protagoniste (ie celui qui a proposé l’histoire) choisit des ego auxiliaires dans le groupe d’enfants et dans le groupe de thérapeutes. L’analyste de groupe dirige le jeu, l’interrompt au moment qui lui semble le plus judicieux, propose des changements de rôle et de direction. Le jeu est pris comme un rêve et interprété comme tel.
Les psychothérapies psychanalytiques, qu’elles soient groupales ou non, avec médiateur ou non, ont ceci de commun qu’elles visent toutes à analyser le niveau inconscient (conflits, fantasmes). Les difficultés du patient sont comprises comme autant d’expressions de leur vie inconsciente, et sont donc à ce titre précieuses car elles sont les ambassades de sa vie inconsciente. Le transfert du sujet, sur le cadre et le thérapeute, c’est-à-dire la réédition de conflits anciens, est utilisé ici et maintenant pour traiter ce qui, du passé, ne passe pas.
La psychothérapie psychanalytique de groupe (familiale)
Cette thérapie est basée sur l’analyse de la relation transférentielle entre les membres du groupe (famille), et entre l’ensemble de celui-ci et le thérapeute, sous tendus par les fantasmes inconscients communs au groupe. Il ne faut pas confondre cette thérapie familiale qui reste psychanalytique, avec les thérapies familiales systèmiques, dans lesquelles le travail thérapeutique s’effectue selon un paradigme bien différent.
Psychothérapie de groupe analytique
La thérapie de groupe peut se définir comme une procédure visant à réunir un certain nombre de malades de façon à ce que leurs interactions soient une aide et une fin thérapeutique. Le nombre de malades est en général une dizaine, et tous, sont sous l'encadrement d'un ou de plusieurs thérapeutes.
Le but étant que les phénomènes conscients et inconscients qui s'établissent entre les membres du groupe aient une influence thérapeutique sur l'individu lui-même.(Palmade. G 1998) Autrement dit les facteurs présents dans la dynamique de groupe permettent une amélioration de l'état du malade. Le vie dans le groupe influe et soigne l'individu dans son propre vécu par des processus de socialisation, d'identification respectifs au groupe qui permettent une resocialisation.. Et ce, tout en gardant comme principe l'individuation de la personne.
La psychothérapie de groupe n'est pas une méthode plus superficielle que le traitement en psychothérapie individuel. Les participants peuvent atteindre une profondeur de vécu non accessible en psychothérapie individuelle. Cette dernière fait plutôt apparaître des rapports avec des personnes individualisées lors du traitement. (De Schill 1973)
Le terme "psychothérapie" a été utilisé pour la première fois en 1803 par Reil à titre d'ébauche. (Guimon.J 2001)
Cette psychanalyse érigée par Freud laisse place à de nombreuses catégories de psychothérapies: psychothérapies psychanalytiques, individuelles mais aussi les psychothérapies analytiques groupales. Ces thérapies sont basées sur les relations d'objets, la psychologie du Moi et du Self. Mais aussi sur l'analyse de la relation transférentielle entre les membres du groupe et entre celui-ci et le thérapeute. Relation sous tendues par les fantasmes inconscients communs au groupe. .
C'est avec les outils issus de la psychanalyse que les progrès vont être les plus remarquable dans la psychothérapie de groupe.
En 1905 Pratt est le premier à établir la thérapie de groupe comme méthode de traitement. Pratt en 1956 présentait ses travaux sous le nom de psychothérapie de groupe. Entre ces deux dates et notamment à partir de la deuxième guerre mondiale que l’avancée de la psychothérapie de groupe a été fulgurante. Burrow introduit le terme analyse de groupe en 1918. En 1931, L. G. Marsh utilise la méthode de refoulement de l’inspiration et de théorie du milieu.
Suivront d'importants apports comme ceux de Bion: la situation émotionnelle du groupe était semblable aux premières étapes du développement du Moi (dans la lignée de Klein). (De Schill 1973) D'autres encore, sont issus de la psychosociale (LE BON) ont joué un rôle important dans l'établissement de la (et des) psychothérapie(s) de groupes telles qu'on les connaît aujourd'hui.
-De SCHILL.S; 1973 la psychothérapie de groupe; PARIS; Presses Universitaires de France -GUIMON;J; 2001; Introduction aux thérapies de groupe; PARIS; Masson -PALMADE .G; 1998; La psychothérapie; PARIS; Que sais-je; PUF
La psychothérapie psychanalytique des enfants
Les groupes avec médiateurs sont le plus souvent proposés à des enfants jeunes, dont les capacités d’élaboration doivent être soutenues. Il le sont de deux façons : par le groupe, dans lequel l’enfant peut se fondre ou prendre le risque de se détacher ; par le médiateur, qui prête sa forme à la représentation de fantasmes ou de conflits. L’exemple type est l’atelier conte, dans lequel un couple de psychothérapeutes raconte une histoire à un groupe d’enfants, histoire qui est ensuite jouée « en semblant ». Le conte donne au groupe une représentation d’une situation conflictuelle et les moyens d’en sortir. Le jeu permet à l’enfant d’en expérimenter de nouvelles, d’achopper sur des difficultés prévues ou non, ou de répéter inlassablement la même chose. Le dispositif est en lui-même une interprétation : un couple et un groupe d’enfants rappellent la situation commune : nous venons tous d’une famille, nous avons tous des liens transgénérationnels, et cela nous pose des problèmes à tous. Les conflits sont représentés d’une façon plurifocale : dans le conte, dans le jeu, dans le groupe. Il y a donc une série d’enveloppes qui permettent de contenir et d’inscrire les différentes problématiques. Ces espaces sont représentés par la différence « espace du conte » et « espace du jeu ».
La psychologie analytique
La psychologie analytique est une approche Jungienne. Comme l’approche psychanalytique elle analyse les rêves de l’analysant (le patient), mais s’en distancie par les concepts sous jacents. Il ne s’agit pas tant de permettre la levée d’un refoulement, que d’amener l’analysant à prendre conscience des exigences de ses dynamismes inconscients afin qu’il puisse librement se déterminer entre les exigences internes (de l’inconscient) et externes (ses investissements moïques du monde). Cette démarche n’exclut pas l’analyse de la sexualité infantile, mais ne se centre pas directement sur elle. Elle implique aussi une vision du transfert (psychanalyse) où analyste et analysant (patient) partagent un même réseau interprojectif.
L’approche cognitivo-comportementale
Elles résultent de l’association des thérapies comportementales et des thérapies cognitives qui ont comme base des théories de la psychologie dite scientifique. Les thérapies comportementales ont donc pour socle théorique d’une part les théories du conditionnement (béhaviorisme) et de l’apprentissage social (Albert Bandura), d’autre part les théories de la cognition (psychologie cognitive). L’objectif est la guérison symptomatique : la phobie, l’obsession, l’addiction, le délire sont des symptômes cibles, résultant d’un désordre biochimique ou d’un mauvais apprentissage qu’il convient de faire disparaître. Le thérapeute utilise pour ce faire l’immersion durable dans la situation pathogène, l’aversion, l’inhibition réciproque, le renforcement positif et négatif. Les thérapies cognitives s’inspirent des théories de la psychologie cognitive. Leur visée est la « restructuration cognitive ». Les « schémas cognitifs » sont stockés en mémoire et considérés comme déterminés par les prédispositions biologiques innées et l’apprentissage. Ils sont activés par des stimulations ou des émotions semblables à celles qui ont été vécues lors de leur stockage. Les distorsions cognitives (inférence, abstraction sélective, surgénéralisation, maximalisation, minimalisation, raisonnement dichotomique, personnalisation…) expliqueraient la pathologie mentale.
Le thérapeute est actif et directif et garde avec le patient une bonne relation ; il lui est lié par un contrat prévoyant les résultats escomptés, et il encourage le patient à prendre un rôle actif. Ses interventions sont centrées sur l’ici et maintenant. L’investigation sur les éléments cognitifs (pensées, images, comportements, émotions) induit un décentrement et donc une métacognition qui rend possible la restructuration cognitive.
La formation aux Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC), impliquant le statut de psychologue ou de psychiatre, peut être universitaire, en deux ou trois ans. Le psychothérapeute peut aussi se former par le biais de l’association française de thérapies cognitivo-comportementales (AFTCC), sur trois ans, laquelle est affilié à une association européenne cherchant à implémenter des standards assurant un gage de qualité.
Les psychothérapies d’inspiration systémiques
Les psychothérapies d’inspiration systémiques peuvent être individuelles ou familiales.
Elles examinent les troubles psychologiques et comportementaux du membre d’un groupe comme un symptôme du dysfonctionnement du dit groupe (généralement la famille).
La thérapie familiale systémique implique un traitement du groupe et une participation de tous ses membres.
La thérapie systémique individuelle (Thérapie Brève de Palo Alto : P. Watzlawick, J. Weakland, D. Fich etc.) diffère de la thérapie familiale dans le traitement. Elle a mis en évidence qu’il n’est pas nécessaire de convoquer tout le groupe pour opérer un changement. Elle affirme qu’il est possible de modifier unilatéralement ses relations avec les autres membres du groupe; ce qui peut avoir un effet sur le fonctionnement du groupe.
Parmi les thérapies familiales de différentes natures, il y a les thérapies systémiques familiales élaborées par Paul Watzlawick, Donald D. Jackson et les autres dans une approche écosystémique. Jay Haley a contribué par des interventions inventives, surprenantes et paradoxales.
Pour changer un comportement, les thérapies systémiques proposent un « enveloppement stratégique », en agissant au niveau supérieur du contexte du comportement à modifier, plutôt que d’agir directement sur le comportement lui-même, à son niveau. Sun Tzu [10], a proposé d’attaquer la stratégie de l’adversaire, au niveau supérieur des règles de conduite, plutôt que de l’affronter directement au niveau de ses forces vives, pour transformer l’infortune en avantage et faire du chemin sinueux la route la plus directe. Dans cette perspective, la « théorie des contextes » d’Anthony Wilden [11] propose d’installer un nouveau contexte, tel que le comportement attendu puisse survenir, se maintenir et se développer comme une « réponse appropriée » à ce contexte. Cette « réponse appropriée » à l’environnement et au contexte est de l’ordre de l’explication cybernétique, en contraste à l’explication causale des thérapies behaviorales et psychodynamiques ou psychanalytiques.
Les thérapies systémiques familiales sont des pratiques enveloppées par un enchevêtrement de théories cybernétique, sémiotique et systémique. Elles sont cybernétiques en interprétant un comportement « anormal » comme parfaitement adapté ou « normal » à un contexte et un environnement qui, eux, sont « anormaux ». Ainsi, par exemple, la schizophrénie considérée comme une maladie incurable et progressive de l’esprit d’un individu est complètement différente de la schizophrénie considérée comme la seule réponse possible à un contexte où la communication est absurde et intenable. Elles sont cybernétiques en intervenant non pas exclusivement sur le « malade » déclaré, mais sur l’environnement et le contexte « malades », au niveau supérieur de la gouverne ou de la commande.
Ces thérapies systémiques familiales sont sémiotiques en interprétant le comportement humain comme communication des signes, signifiants et significatifs, dans un contexte et considèrent les deux termes, communication et comportement, comme étant pratiquement synonymes. Toute communication suppose un engagement dans une relation et définit par là et en même temps la manière dont les communicants conçoivent, souhaitent ou exigent et voient cette relation. Toute communication, alors, présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second enveloppe le premier et, dès lors, est une métacommunication située au niveau supérieur dans une hiérarchie de type logique, de contrainte ou de complexité. Dans l’intervention, elles attachent la plus grande importance à recadrer une relation, en lui attribuant d’autres significations et valeurs, de telle manière qu’elle apparaît totalement différente.
Ces thérapies familiales sont systémiques en prenant en compte, dans l’interprétation et dans l’intervention, la totalité des relations entre les niveaux de comportement ou d’ordres de réalité et entre le « patient » désigné et les membres de son environnement. Même si le patient ne veut pas assister aux séances de thérapie familiale, la modification de la dynamique interactionnelle familiale, grâce à l’influence active opérée sur le comportement des autres membres de la famille, peut conduire à une amélioration considérable chez le patient, dont le symptôme n’est que l’expression de relations familiales pathogènes.
Les thérapies systémiques familiales sont centrées sur la formation du problème et considèrent les manifestations cliniques comme des aspects des processus en cours dans le système interactionnel du « malade ». Cette approche postule que la détresse psychologique et les symptômes résultent de la mauvaise « gestion » des événements marquants ou de « perturbations » intervenant dans ce système familial. Une symptomatologie aiguë peut refléter une exacerbation de difficultés initiales résultant des tentatives bien intentionnées, rationnelles et raisonnables, mais inappropriées, mises en œuvre par le « malade » lui-même et son entourage.
Le cas type de ces tentatives bien intentionnées est la multitude de conseils donnés à une personne déprimée qui ne font que renforcer et enraciner sa dépression, comme le bègue qui bégaie de plus en plus à force d’avoir peur de bégayer et l’insomniaque qui dort de moins en moins à force d’avoir peur de ne pas dormir. Les tentatives bien intentionnées, rationnelles et raisonnables seraient d’encourager l’un à parler lentement pour ne plus bégayer et l’autre à se reposer et ne penser à rien pour dormir. Dans ces deux cas de figure, le traitement paradoxal de ces thérapies consiste à prescrire le symptôme en demandant au bègue de bégayer encore davantage et à l’insomniaque de surtout ne pas dormir.
L’exercice thérapeutique est essentiellement centré sur les tentatives de résolution déjà faites, sur ce qui a été déjà entrepris pour traiter les difficultés du « malade », plutôt que sur les difficultés elles-mêmes. Comme l’explication cybernétique est dite « négative » par rapport à l’explication causale dite « positive, » ce travail thérapeutique est à « contrario » après l’observation de ce qui n’est pas et des « terribles simplifications », comme dans la dépression, le bégaiement et l’insomnie. Il s’agit, alors, de prendre des mesures pour empêcher le maintien, le développement et la reproduction des comportements qui entretiennent le problème et de recadrer ou redéfinir ce-lui-ci, ainsi que les buts que se sont fixés les personnes impliquées dans ce problème et les points de vue qu’elles ont jusqu’alors adoptés. Ce qui peut provoquer chez elles des comportements complètement différents.
Les thérapies systémiques familiales ne sont pas des thérapies dite de groupe, leur caractère familial signifie qu’elles tiennent compte de l’implication de tous les membres qui composent la famille, mais ne traitent pas tous les membres en groupe. L’accent est mis sur la façon dont les autres membres de la famille (par rapport au « malade » désigné) entretiennent un comportement perturbé. Ce qui ne veut pas dire qu’elles peuvent en tirer un quelconque profit, mais seulement que les schémas (patterns) interactionnels, c’est-à-dire les règles d’interaction, une fois établis, ont tendance, à cause de leur fonction homéostasique, à s’auto-perpétuer. Autrement dit, ils maintiennent le système d’interactions dans sa forme présente. Une approche systémique familiale n’exige pas que toutes les personnes, composant le système familial, assistent aux séances de thérapie. Un changement approprié dans un sous-système entraîne souvent une évolution majeure du système entier. Le « malade » désigné, à la limite, peut ne pas assister aux séances de thérapie.
Par problèmes, nous désignons des impasses, des situations inextricables, des dilemmes insupportables et ainsi de suite, que l’on crée et fait durer, souvent, en aggravant les difficultés initiales :
- soit par l’ignorance (signifiant à la fois ne pas savoir et ne pas vouloir savoir) de ces difficultés ;
- soit par la modification d’une difficulté inhérente à la situation en gardant constante la situation ;
- soit par une erreur de type logique en agissant au mauvais niveau, comme vouloir cesser de bégayer pour le bègue, dormir pour l’insomniaque, être joyeux pour le déprimé, alors que le bégaiement, le sommeil et la joie sont hors de contrôle de la volonté.
Il y a aussi des conduites paradoxales dans les stratégies doubles ou multiples. Yves Barel[12] a séployé en compromis, compartimentage et double contrainte dans la reproduction sociale que l’on peut retrouver et utilisables dans les thérapies systémiques familiales de changement, de passage ou de transition qui sont des phénomènes paradoxaux dans la coexistence indissociable et les références mutuelles du fluctuant et de l’invariant, de la différence et de la similarité. En effet, le changement est inconcevable, au vu de cette théorie, en dehors de la permanence ou de la stabilité et réciproquement, comme l’identification l’est en dehors de la différenciation. Le compromis n’est pas une conciliation, un moyen terme ou un produit « bâtard » ou encore un mythique « juste milieu », comme le veut le sens commun, qui consiste à rejeter les extrêmes ou « contraires » et prendre le reste.
La gestalt-thérapie
La Gestalt-thérapie se situe dans une optique dynamique. Elle s’intéresse au « processus », à l’ajustement permanent entre un individu et son environnement. Cet ajustement est par définition en perpétuel changement. Le terme Gestalt vient du verbe allemand gestalten, qui signifie « mettre en forme, donner une structure ».
La psychothérapie rogerienne et l’approche humaniste
On utilise fréquemment le terme de psychothérapie rogerienne, ou de thérapie humaniste, même si le nom qu’en a finalement donné Rogers, et qui est repris dans le monde entier, est : Thérapie centrée sur la personne, ou centrée sur le client. Fondée par C. A. ROGERS, cette technique repose sur le postulat de l’existence d’une tendance humaine fondamentale positive. Le but du traitement est l’extériorisation de tout ce qui s’oppose à cette tendance, venant des parents et du milieu. La méthode est non directive, et l’attitude du psychothérapeute envers son patient est à la fois faite de compréhension empathique, et de la plus grande implication subjective possible. Le thérapeute utilise ses émotions pour proposer la verbalisation de celles-ci au patient Le thérapeute fait preuve, envers son patient, d’une considération positive inconditionnelle sans réserve ni jugement ; il est authentique, sans masque ni façade Il sollicite une prise de distance réflexive. Ses reformulations apportent un étayage qui encourage et renforce les moyens personnels du patient.
Psychothérapie inspirée de l’école française
Bien qu’aujourd’hui l’analyse psychologique de Janet ne soit plus appliquée, on constate un retour de cette approche clinique française[13]. Le but de cette psychothérapie est de « permettre à la personne de réactiver ses processus adaptatifs »[14], et ceci à moyen (quelques mois) ou à long terme (quelques années) suivant les besoins.
Le psychothérapeute issu de ce courant base son intervention sur l’analyse de la relation intersubjective (différent du transfert en psychanalyse) avec le patient, c’est-à-dire qu’il y a réelle interaction entre deux sujets à part entière, en prenant en compte « à la fois la psychogenèse et la structure du patient »[14]. C’est pour cela que le patient et son thérapeute sont en face à face.
Les thérapies utiles dans certaines situations particulières
La méthode des alcooliques anonymes (AA)
Bien que connue pour son application d’origine (le traitement de l’alcoolisme), la méthode des alcooliques anonymes tend à connaître des champs d’applications de plus en plus vastes sur tous les comportements d’addiction (alcool, drogue, jeu, etc.). Il s’agit d’une thérapie qui utilise le soutien par les pairs, à travers des réunions de groupe, en général pour une durée moyenne d’environ deux ans.
L’EMDR
L’EMDR (pour Eyes movement desensitization and reprocessing ou Désensibilisation et reprogrammation par les mouvements oculaires) est une technique thérapeutique courte qui emprunte à beaucoup d’autres psychothérapeutiques sans relever d’aucune en particulier. On pourrait citer l’hypnose, mais toutes les psychothérapies en relèvent peu ou prou, y compris la psychanalyse (Être allongé et parler à quelqu’un qu’on ne voit pas inaugure généralement un état de transe), à la psychodynamique, aux thérapies cognitivo-comportementales, etc. Conçue pour traiter essentiellement les cas de stress post-traumatique par des stimulations sensorielles alternées, elle aborde aujourd’hui l’ensemble de la nosologie. Créé par l’américaine Francine Shapiro, son protocole est très strict et codifié. Il consiste à identifier l’image traumatisante, la croyance (cognition) négative associée et la positive à installer. Il est aussi possible de travailler par des sons alternatifs sur chaque oreille ou par un « tapping » sur chaque main. Elle se situe dans une optique courte, compter généralement dix heures au maximum pour guérir, apparemment définitivement, d’un traumatisme. Il semble que son efficacité soit due à des mécanismes psychoneurologiques, faisant intervenir aussi bien le cortex que le système limbique.
Le debriefing psychologique après un traumatisme psychique
Le debriefing psychologique est une intervention psychothérapique individuelle ou collective qui peut être proposée dans la période de deux à dix jours qui suit un traumatisme psychique. Différentes techniques existent, la technique nord-américaine étant assez différente de la technique francophone. Le debriefing vise à la fois à soulager la douleur psychique causée par le traumatisme, et à réduire le risque de survenue ultérieure de complications psychiatriques (notamment d’un Trouble de stress post-traumatique) ou bien encore à réduire leur intensité. Il est généralement suivi d’un second entretien. En France, le réseau des CUMP assure de tels soins dans le cadre du SAMU, mais de nombreux autres praticiens y sont également formés.
Les psychothérapies de soutien
Le terme de psychothérapie de soutien définit un objectif thérapeutique ne renvoie pas à une catégorie clairement définie de cures psychologiques. L’objectif sera simplement d’aider la personne à supporter ses symptômes ou ses problèmes généraux ; donc cette forme de psychothérapie vise à apporter un soutien moral.
L’analyse transactionnelle (AT)
Les états du Moi (Parent/Adulte/enfant).
Éric Berne (1910-1970) psychiatre, après deux ans d’analyse avec Paul Federn, puis une seconde analyse avec Erik Erikson, voit sa candidature à l’institut de psychanalyse de San Franscisco rejetée. Il promeut alors une nouvelle méthode de psychothérapie : l’analyse transactionnelle (AT), qui est initialement une thérapie de groupe, dont le but est de donner au patient l’accès à une connaissance psychologique. Face aux injonctions des parents, des décisions de l’enfant sont inscrites et peuvent donner lieu en AT a une re-décision, une re-programmation libérant la physis, pulsion créatrice universelle qui pousse au développement et au perfectionnement. L’analyse transactionnelle peut se voir adjoindre d’autres techniques : prescription de comportements, massages, relaxation, reformulations neutres, suggestion directe etc. Aujourd’hui, l’AT est un ensemble de théories : personnalité (fonctionnement intra-psychique), communication (transactions relationnelles), organisation des systèmes (fonctionnement des groupes et des organisations), supervision (méthodes et pratiques à l’adresse des psychothérapeutes). La théorie décrit des états du moi normaux ou pathologiques, dans la double dimension de l’expérience subjective et des comportements. La transaction est « l’aspect manifeste des échanges sociaux » en termes de stimulus réponse. Les modes de communication (manifestes, cachés ou à double fond) sont tributaires des états du moi.[15]
Cependant, il est à noter que cette pratique provoque des réactions négatives, et des réactions en réponse des analystes transactionnels. C’est ainsi que l’on peut lire dans « The Script »[16], une revue d’information des analystes transactionnels, des échanges à propos de l’utilisation de cette pratique, et retranscrit partiellement dans un rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires[17] (MIVILUDES):
La critique de Patricia Crossman peut se résumer : « Jamais un mot pour les victimes, pour leurs familles, pas une évaluation de la théorie ». Jim Allen, président de l’ITAA[18], y répond: « …Heureusement, nous pouvons apprendre des erreurs du passé. Cependant, certaines de nos pratiques, même celles basées sur des théories douteuses, peuvent encore être utiles … ».
Le rapport MIVILUDES « estime indispensable d’alerter le public une nouvelle fois sur les dangers qu’une pratique inappropriée de l’Analyse transactionnelle est susceptible d’engendrer » (p.136). Mais précise qu’« il est évident que ce n’est pas l’outil qui doit être critiqué et a fortiori condamné. Mais la façon dont certains en ont usé ou en usent encore devrait donner lieu à un encadrement plus attentif et plus rigoureux » (p.144).
L’analyse transactionnelle est une importante source d’influence du coaching en France.
Les thérapies dites brèves
Ce terme de « thérapie brève » regroupe des pratiques très différentes, qui ont comme point commun une volonté de résultats rapides.
En effet, que se soit par un changement de paradigme (thérapie brève centrée sur la solution), en construisant une solution plutôt que de résoudre un problème, ou un croisement d’influences, métissage de pratiques, carrefour de théories, (psychothérapie intégrative), ou encore une méthode s’appuyant sur un travail sur le rêve-éveillé (Psychothérapie intégrative analytique), les thérapies brèves ont toutes comme idéal de soulager la souffrance du sujet le plus vite possible.
L’hypnose thérapeutique
L’état d’hypnose est un état modifié de la conscience qui permet, selon les praticiens qui l’utilisent, un accès facilité à l’inconscient. Cet état peut être utilisé par des thérapeutes afin de parvenir à des changements, on parle alors d’hypnose thérapeutique. Il est important de comprendre que l’hypnose constitue seulement un outil qui permet, selon les hypnothérapeutes, d’accéder aux couches profondes de la personnalité. Il est donc nécessaire d’associer à « l’induction hypnotique » différentes interventions.
L’hypnose a été très utilisée au XIXe siècle, puis est tombée dans un relatif discrédit avec l’essor de la psychanalyse. Freud, en effet, utilisa l’hypnose pendant quelque temps, mais il critiqua ensuite son usage car il considérait qu’elle ne laissait pas au patient la possibilité de s’investir dans la cure. Aujourd’hui encore, la psychanalyse critique cette méthode en mettant en cause un effet de déplacement symptomatique, qui se produirait quelque temps après sa disparition. Ceci serait le fait que la source du conflit n’est pas résolue. De nombreux praticiens poursuivirent et développèrent toutefois son utilisation. En France, par exemple, les travaux de Léon Chertok et François Roustang ont une large audience.
L’hypnose ericksonnienne, qui a été mise au point par le psychiatre Milton Erickson, se caractérise par sa souplesse, le non-dirigisme, et l’usage abondant de métaphores pour décrire la situation du patient. C’est une thérapie brève, elle se situe dans une optique très courte : quelques mois pour une pathologie grave, parfois une seule séance pour un trouble mineur. Cette approche originale a influencé de nombreux thérapeutes. Elle est à l’origine de la programmation neuro-linguistique et a été reprise dans le cadre de pratiques aussi diverses que la sophrologie et les thérapies systémiques familiales. Ce dialogue interdisciplinaire et ces influences multiples ont vu le jour aux États-Unis où l’hypnose ericksonnienne jouit d’une bonne réputation. Elle est néanmoins vivement rejetée par les milieux psychanalytiques pour lesquels il est impossible d’amener le patient à comprendre rapidement les ressorts de son inconscient et à agir dessus efficacement sans un long travail introspectif.
La programmation neuro-linguistique (PNL)
Elle vise un travail sur l’adaptation au réel sans se préoccuper des causes des problèmes comportementaux et psychologiques rencontrés par des individus. Elle se situe dans une optique courte (on considère généralement une durée de 6 mois pour des problèmes lourds).
Le thérapeute utilisant cette technique utilise la synchronisation, la reformulation, et les demandes de définition (que signifie ceci pour vous?) afin d’établir une bonne communication avec le patient. Le recadrage ou l’utilisation de points d’ancrage seront utilisés dans un but thérapeutique.
Les thérapies utilisant une médiation
Les méthodes thérapeutiques qui utilisent une médiation, c’est-à-dire qui n’utilisent pas exclusivement la parole, ne sont pas à proprement parler des psychothérapies. Elles peuvent utiliser la création artistique, la danse, le corps. En voici une liste non exhaustive :
- l’art-thérapie ;
- l’éducation créatrice par la peinture d’Arno Stern ;
- la danse-thérapie ;
- l’équithérapie ;
- la relaxation, souvent une étape avant une psychothérapie ;
- la sophrologie ;
- le training autogène de Schultz, une technique de relaxation thérapeutique visant un apaisement du stress et de l’anxiété, à travers l’obtention d’un état d’auto-hypnose, aussi utilisée par certains médecins dans un but d’aide au contrôle de l’anxiété et du stress chez les patients présentant une maladie physique, comme une pathologie cancéreuse, ou encore une maladie psychosomatique ;
- le rêve-éveillé, utilisation de l’imaginaire et du symbolique via l’élaboration à l’état de veille de scénarios de type onirique.
Autres variantes psychothérapiques
Elles n’ont pas fait l’objet de validation scientifique et sont fortement contestées.[réf. nécessaire]
- La psychothérapie tantrique
- Le focusing
- La psychosynthèse
- L’analyse bioénergétique
- La thérapie de la Réalité/thérapie du choix
- La constellation familiale
- La psychiatrie psychanalytique
- La psychothérapie transpersonnelle
- La psychotherapie existentielle
- L’analyse psycho-organique
Les intervenants
Pas plus qu’il ne se réfère à une technique particulière, le terme de psychothérapeute ne présage ni de la profession, ni des diplômes du praticien. Aussi est-il important de bien connaître les différents types de professionnels qui peuvent proposer des psychothérapies, et de se renseigner précisément lorsqu’on souhaite consulter un psychothérapeute.
- Les psychologues sont titulaire d’une licence, d’une maîtrise et d’un DESS de psychologie (dit aujourd’hui Master de sciences humaines mention psychologie). Ce titre universitaire est protégé par la loi française. Ils réfèrent leur pratique au code de déontologie des psychologues depuis le 22 mars 1996, garant de l’ éthique de la psychologie. La psychologie est une science humaine et dépend donc de méthodologies différentes de la psychiatrie qui est issue de la médecine (sciences biologiques). Psychologues et psychiatres ont donc une approche différente (parfois complémentaires, parfois antinomique) de la souffrance humaine. En effet, les psychologues ont une formation de haut niveau concernant la psychologie de l’individu (dans ses dimensions cognitives, émotionnelles, relationnelles) et de la dynamique des groupes humains. Le titre de psychologue, selon la spécialisation et le domaine d’intervention du praticien, peut donc recouvrir un large spectre de pratiques. Entre le neuropsychologue qui va au moyen d’un bilan neuropsychologique, pouvoir formuler un diagnostic très précoce de démence, le psychosociologue intervenant en entreprise, le psychologue expérimentaliste en laboratoire qui étudie les mécanismes de la représentation mentale, le psychologue clinicien faisant ici des bilans psychologiques d’enfants, là un accompagnement psychologique d’immigrés en insertion, ou là encore des groupes d’analyse de la pratique de professionnels, les écarts peuvent être très larges.
- Les psychiatres ont une formation de médecin : tronc commun pendant six années, puis quatre ans de spécialisation. Ils sont donc habilités à prescrire des médicaments, et leurs consultations peuvent être remboursées car ce sont des consultations médicales (cependant, les psychiatres pratiquent parfois des techniques psychothérapiques dans lesquelles la participation financière du patient est censée avoir une vertu thérapeutique et demandent donc un paiement sans remboursement). Les psychiatres exercent dans le public (hôpital, dispensaire, Centre Médico-Psychologique) ou le privé (cabinet, clinique). Le terme psychiatre ne présume pa
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